L'ASTROLOGIE KARMIQUE : ASTROLOGIE DE L'AME, ASTROLOGIE DE LA LUNE
LES SOURCES OCCIDENTALES DE LA REINCARNATION
Force est de constater que si l'astrologie karmique enthousiasme certains, elle provoque chez d'autres un irrationnel rejet. Ce rejet, au sein du monde astrologique, semble animé du même mouvement qui conduit la société en général à rejeter l'astrologie. Il émane généralement d'astrologues en quête d'un crédit social qu'ils cherchent dans la caution de la science officielle. Mais cette quête, ce besoin de reconnaissance, le conduit par là-même, trop souvent, à trahir les fondements ontologique de cette science qu'il prétend vouloir défendre. Que ceux qui reprochent à l'astrologie karmique de prôner le concept de réincarnation, qui pour eux se rattache uniquement au bouddhisme et aux philosophies orientales, se souviennent que ce concept est tout aussi bien à la base de notre culture dont le berceau, situé en Asie Mineure, fut inspiré lui aussi des courants philosophiques orientaux, transitant par l'Egypte, cela, bien avant le christianisme qui, somme toute, ne date que de 2000 ans.
En outre, faire le reproche à l'astrologie karmique de "toucher" aux convictions religieuses, à la philosophie des individus, est là encore un faux procès. A sa source, l'astrologie était une fonction sacerdotale, à ce titre, elle s'est toujours interessée à la vie spirituelle de l'individu. Mais il est vrai qu'alors la distinction entre homme de foi et homme de science n'existait pas, la connaissance était Une.
La dichotomie qui s'est opérée, séparant science et religieux est imputable à l'Ere du Poissons, laquelle n'a eu de cesse, finalement, de chercher dans le signe opposé, la Vierge : des preuves. De cette quête de preuves, d'efficacité, de maîtrise et de rationalité propre à la Vierge, sont nés tous les savoir-faire, les sciences et les technologies dont est à présent nanti l'homme du 20ème siècle.
Toutefois, ce "progrès" des sciences appliquées semble s'être fait au prix d'une régression et d'un recul spirituel, instance propre aux Poissons. Ainsi, il semble bien que c'est l'esprit Vierge qui a triomphé durant cette "Ere du Poissons". Rappelons qu'il s'agit là d'un axe qui est celui de la recherche et que cette polarisation qui s'est opérée sur la Vierge témoigne à quel point l'homme de l'Ere du Poissons s'est attaché à la lettre, bien plus qu'à l'Esprit.
Cela a commencé au 6ème siècle av. JC, avec les présocratiques et surtout l'Ecole Pythagoricienne à laquelle la science doit nombre de ses principes premiers, puisque ces penseurs furent les initiateurs de ce mouvement propre à l'Ere du Poissons qui allait s'engager : séparer mythe et raison. Séparation dont est née la science rationaliste et déterministe qui a triomphé durant 300 ans, à partir de la création de l'académie des sciences par Colbert jusqu'au début de ce siècle.
En effet, ce n'est qu'au début du 20ème que s'est amorcé véritablement un rééquilibrage entre esprit Vierge et Esprit Poissons puisqu'il fut marqué par un retour aux sources chez les penseurs présocratiques et une mutation de la pensée scientifique grâce à la mécanique quantique, d'une part, et la psychanalyse, d'autre part. C'est en effet l'objet de cette jeune science que de se préoccuper de nous réconcilier avec nos mythes, constatant les dégâts psychiques générés par la perte spirituelle d'une science par trop matérialiste. Le terme même de psychanalyse semble faire la synthèse entre Vierge (analyse) et Poissons (psyché). La psychanalyse a surgit comme la thérapeuthique nécessaire à une société coupé de sa source spirituelle en raison d'une science sans âme qui a refoulé ses vérités dans un ésotérisme suspect.
Malheureusement, il reste encore bien du chemin à faire à l'occidental pour reprendre contact avec les sources véritables de la connaissance. Et cela continuera tant que les universités enseignant sciences et mathématiques continueront de tronquer l'enseignement de ces maîtres que sont Thalès, n'enseignant que son axiome, ou de Pythagore, ne parlant que de son théorème, évacuant de leur pensée, puissante sur le plan scientifique, tout le soutènement philosophique. Il en va de même, plus tard, de la pensée de Newton dont la science officielle s'enorgueillit. Emblême du triomphe de la rationalité puisque de sa théorie de la gravitation sont nés tous les développements scientifiques ultérieurs, la science officielle ne peut admettre qu'il fut aussi alchimiste et féru de théologie. Ce n'est que depuis novembre 97, que l'on trouve enfin édité en français ses "Ecrits sur la Religion", dans lesquels se trouve une tentative d'interprétation de l'Apocalypse à faire dresser les cheveux sur la tête des rationalistes pur et dur.
Malheureusement, cette même méconnaissance des sources sévit à l'intérieur du milieu astrologique, science pourtant censée être plus proche précisément de ces sources. Exercer le métier d'astrologue sans s'intéresser à l'histoire de cette connaissance et donc de sa fonction véritable nous semble être digne de reproche. C'est un manque de culture que ne peut se permettre l'astrologue, dont la fonction même suppose d'exercer une responsabilité morale qu'il doit se donner les moyens d'assumer au mieux. Dès le siècle dernier, Alan Léo, astrologue théosophe anglais auquel on doit beaucoup dans la redynamisation de l'astrologie affirmait que la pratique de l'astrologie menait nécessairement à la conviction de la réincarnation. Je partage son point de vue, puisque c'est par la pratique de l'astrologie que je me suis moi-même ouverte à ce concept.
Lorsque Pythagore se réfère à la Lune pour parler du "Cercle des générations", il fait directement référence à la réincarnation, réincarnation à laquelle il croyait, expliquant que c'est en raison du souvenir qu'il avait de ses vies antérieures qu'il était à même de connaître les principes de l'Harmonie et des lois de l'univers.
Simonne Jacquemard, dans son ouvrage "Trois mystiques Grecs" se pose la question concernant l'initiation que reçut Pythagore d'un disciple d'Epiménide sur le Mont Ida : "contempla-t-il, comme un objet sacré porteur de révélation, l'énigmatique spirale sculptée dans la pierre, relatant un périple que nul, jusqu'ici, n'a pu identifier, et qu'on désigne sous le nom de disque de Phaïstos ?" Et elle nous rappelle l'essentiel de l'enseignement de Pythagore : "Comme Orphée, Pythagore affirme que ce n'est pas le corps qui reçoit une âme en naissant, mais l'âme immortelle qui migre de corps en corps afin non pas d'expier ses fautes, mais de comprendre le pourquoi et le comment d'une conduite bornée, dont elle pâtit la première. Et cela jusqu'à ce qu'un affinement de l'être se soit produit, une décantation permettant allégresse et clairvoyance. Car de chasseur on devient chassé, de victime attachée à la souffrance on se fait bourreau, de jouisseur on choisit de se muer en ascète : ainsi acquiert-on, à travers les multiples rôles tenus ici-bas, une infinité de points de vue qui permettent le choix et un accord avec les manifestations harmonieuses de l'Univers et de sa transmigration."
A l'époque en effet, l'idée de réincarnation n'était pas entachée des valeurs judéo-chrétienne de pécher et de faute qui feraient de chaque nouvelle incarnation une punition nous obligeant à "payer", ou "racheter" des dettes karmiques. S'il est vrai que certaines incarnations nous font rencontrer "l'envers" d'une expérience, c'est à fin de croître en conscience, et par là de compenser un manque. Dans un conflit dont nous avions triomphé par exemple, il s'agit de connaître aussi la situation du vaincu afin d'avoir la conscience "totale" du vécu. Ce concept de Totalité se retrouve chez Jung, lequel pourtant ne s'est jamais prononcé sur la réincarnation. L'"énergétique psychique", concept Jungien de la libido, peut pourtant s'apparenter à cette énergie du désir qui est à l'origine du karma. En sanscrit le terme Karma signifie acte. Or, cette traduction peut s'avérer trompeuse si l'on ne comprend pas, ce qui est en effet très lointain de l'esprit occidental, que la pensée même est un acte, qu'elle produit une énergie et donc entraîne une action.
Jung s'inscrivant dans une lignée scientifique n'a que très peu effleuré l'idée du karma, bien que son "besoin de comprendre" l'ait inévitablement mené à ce type de conceptions. A ce sujet, il est resté dans une prudente interrogation tout en considérant que "L'homme doit pouvoir apporter la preuve qu'il a fait tout son possible pour se former une conception ou une image de la vie après la mort". Pourtant, il semble évident que seule une vieille âme, ayant connu de nombreuses incarnations est à même d'exprimer cette Totalité. Il devrait être évident qu'une seule vie ne permet pas plus d'atteindre cette Totalité qu'elle ne permet d'atteindre la perfection spirituelle -ou sainteté- chère aux religieux.
L'ASTROLOGIE KARMIQUE : ASTROLOGIE DE L'AME, ASTROLOGIE DE LA LUNE
C'est parce que l'astrologie karmique est celle de l'âme, c'est-à-dire ce qui survit aux différentes incarnations qu'elle est proche de la psychologie des profondeurs de Jung, lequel, lui aussi ne s'est intéressé qu'à l'âme. Or, l'âme, dans la symbolique astrologique est rattachée à la Lune.
Nous avons donc vu que la Lune circonscrit symboliquement les champs de nos multiples incarnations, il est donc naturel que les indices karmiques utilisés en astrologie karmique se rattachent directement aux cycles de la Lune. Ces indices, expressifs du karma, sont Les Noeuds de la Lune et la Lune Noire.
LA SYMBOLIQUE LUNAIRE
On ne peut aborder l'Astrologie Karmique sans se référer à la Lune, seul astre à graviter autour de la Terre. Son orbite décrit une sorte de matrice qui forme l'univers sublunaire dans lequel nous, humains, sommes circonscrits. La Lune et son cycle sont donc fondamentaux et conditionnent pour une grande part les cycles du vivant. Nous y restons emprisonnés dans le cycle des réincarnations successives, tant que nous n'avons pas atteint le stade de croissance, de complétude nous permettant de rejoindre l'unité primordiale, de sortir enfin du cercle, cercle que Pythagore nommait le "cercle des générations".
Au sein de cette matrice lunaire, l'Homme est comme en gestation, en enfance. Le Nirvana ou la "libération" dont parle les enseignements spirituels consisterait donc à sortir du cercle. Sur un plan physique, cela consisterait à s'émanciper de la force d'attraction régie par la loi de gravitation universelle découverte par Newton. Sur un plan psychologique et spirituel, à s'émanciper des conditionnements physiques et émotionnels de l'incarnation afin de maîtriser la matière et non d'être dominé par elle. Rappelons donc ce qu'elle signifie symboliquement dans le langage astrologique.
LA LUNE EN ASTROLOGIE TRADITIONNELLE
A l'instar du Soleil, elle est essentielle dans l'analyse du thème. Elle est en quelque sorte sa contrepartie féminine et représente les émotions, l'humeur et la sensibilité. Régnant sur la nuit, elle régit l'inconscient, l'irrationnel, à l'inverse du Soleil expressif de la clarté de la conscience et de la volonté qui en résulte.
La Lune est en rapport avec la mémoire, les conditionnements, les habitudes quotidiennes liées aux besoins physiologiques et affectifs. Du fait de la rapidité de sa course elle régit les variations climatiques et d'humeur ainsi que les états psychiques. Elle représente le moi inconscient de lui-même : notre anima.
On lui attribue symboliquement :
L'eau, la mère, la maternité, le passé, le sentiment, le besoin, la receptivité, l'humeur, l'inconscient, le changement, le rêve, la passivité, le mode de vie, les conditionnements du passé, la maison, l'intériorité, la vie intime et privée, la foule, la fantaisie, l'imagination, l'enfance, le besoin de protection et de sécurité.
La Lune fait dire : je sens, j'appartiens (à une famille, un pays, etc), j'imagine, j'ai besoin.
Une Lune en excès donne passivité, dépendance, infantilisme, caprice, susceptibilité, lunatisme.
La Lune gouverne le signe du Cancer ainsi que la maison IV, deux lieux du thème dans lesquels nous cherchons les origines, les causes premières, les racines et la source des choses, ainsi que leurs finalités.
Telle est donc l'approche traditionnelle attachée à la Lune. De façon plus générique, sa symbolique est liée au principe de gestation et aux diverses phases de croissance du vivant. Ce principe est connu depuis la nuit des temps, puisque l'agriculture s'est attachée à observer ses phases et que cela a donné naissance aux premiers calendriers.
Ce processus de croissance a été représenté par la forme spiralée, dont le chiffre neuf est expressif en ce qu'il semble amorcer cette spirale. Citons à ce sujet le "Dictionnaire des Symboles" à propos de la symbolique du nombre neuf (ed. Seghers) : "Il est le symbole de la multiplicité faisant retour à l'unité et, par extension, celui de la solidarité cosmique et de la rédemption. "Neuf, étant le dernier de la série des chiffres, annonce à la fois une fin et un recommencement, c'est-à-dire une transposition sur un nouveau plan. On retrouverait ici l'idée de nouvelle naissance et de germination, en même temps que celle de mort ; idée dont nous avons signalé l'existence dans plusieurs cultures à propos des valeurs symboliques de ce nombre. Dernier des nombres de l'univers manifesté, il ouvre la phase des transmutations. Il exprime la fin d'un cycle, l'achèvement d'une course, la fermeture de la boucle." Il est universel car si l'on additionne à un autre chiffre, il a la propriété, après addition théosophique de le restituer (ex : 3 + 9 = 12 = 1 + 2 = 3).
Or les cycles de la Lune, des noeuds lunaires et de la Lune Noire se fondent précisément sur ce chiffre.
LES NOEUDS DE LA LUNE
Si nos diverses incarnations sont destinées à nous faire croître en conscience, comme nous l'avons vu plus haut, il n'est pas étonnant que ce soit les Noeuds lunaires qui en soient l'expression dans le thème. En effet, ces noeuds correspondent astronomiquement au point d'intersection entre l'orbite lunaire et l'écliptique, soit le parcours apparent du Soleil. Ils seraient donc symboliquement expressifs du lieu où la conscience solaire reçoit les germes des conditionnements lunaires du passé (au noeud sud) afin de l'intégrer au vécu conscient pour s'en enrichir et croître dans la conscience de la Totalité, processus qui doit être abouti au noeud nord. Le noeud Sud permet en effet de lire en quelque sorte l'inné de l'individu, l'expérience et la conscience du passé qui restent en résidu dans son caractère et son vécu premier dans sa nouvelle incarnation. Le noeud nord, lui, sera alors l'acquis vers lequel se dirigera toute la dynamique de son existence, ce que l'âme cherchera à développer et à expérimenter. Comme le noeud nord est toujours situé en signe et maison opposé au noeud Sud, il s'agit toujours de compléter cette expérience par son opposé.
Toutefois, si le Soleil est le symbole de la "conscience totale", cette conscience totale n'est que celle de l'individu, car c'est le zodiaque en son entier qui exprime la Totalité du vivant. L'âme lunaire et la conscience solaire devront en "faire le tour" avant de parvenir à l'accomplissement de la Totalité. Ainsi, les noeuds lunaires expriment 144 cheminements, ou champs d'expérience d'incarnation, selon le signe et la maison où se trouvent les noeuds lunaires (chacun de ces axes est interprété dans mon ouvrage : "Découvrez votre destinée grâce à l'Astrologie Karmique", réédité sous le titre "Les 144 voies de la carte astrale révélées par les noeuds lunaires" que l'on peut se procurer sur Lulu.com). Cela ne veut pas nécessairement dire que nous n'ayons que 144 incarnations. En effet, une expérience mal vécue ou mal intégrée peut nécessiter de "redoubler" sur la même voie, ce qui peut multiplier à l'infini le nombre des incarnations avant que l'âme atteigne la totalité.
LA LUNE NOIRE
Si les noeuds lunaires mettent en évidence une relation entre la conscience solaire et l'âme lunaire, la Lune Noire, elle, met plutôt en évidence le lien de l'âme lunaire et de la corporalité de la terre. En effet, la Lune Noire n'est pas à un corps céleste matériel mais un point fictif qui correspond au deuxième foyer de l'orbite lunaire. Cette orbite étant elliptique, du fait de la forme ovale de l'ellipse, elle a deux foyers, contrairement au cercle qui n'en a qu'un. Le premier foyer est occupé par la terre, le second correspond à la Lune Noire qui comble ainsi le vide laissé dans ce deuxième foyer.
Attachée à la Lune, la Lune Noire est aussi expressive de cette "mémoire de l'âme", mais aussi d'un manque qui devra être compensé durant l'incarnation terrestre. Si elle symbolise la faute, c'est en termes de manque qu'il faut le comprendre. En effet, la Lune Noire agit de telle manière plutôt que d'une autre, "faute" de pouvoir faire autrement. En tant qu'être incarné, l'individu vivra ce point de ce thème comme une lacune, un défaut, un manque qu'il cherchera tout au long de son incarnation à combler. En ce sens, elle deviendra un défi à relever, une faille à combler, une lacune à réparer. Et les événements ou les conditionnements qu'elle pourra susciter prendront souvent la forme d'une obligation que l'individu aura toujours toutefois pouvoir de refuser. S'il refuse, la Lune Noire sera alors refoulée, creusant plus profondément encore la faille sur le plan de l'inconscient et ses effets deviendront alors "maléfiques" s'exprimant au travers de compulsions ou de déviations de nature à "pervertir" la conscience solaire. C'est pourquoi, il est important d'analyser ce point du thème qui, bien que souvent inconscient, n'en constitue pas moins un ressort important dans la dynamique vitale de l'individu.
En tant que "terre manquante", elle évoque dans le thème un manque et dynamise un désir intense de résolution. Sa position localise un point névralgique que nous serons contraint de transcender. Le désir qu'elle stimule, quoique souvent refoulé, ne s'exercera pas moins de manière compulsive, surgissant à l'occasion de crises, voire de "fatalité". En effet, ce désir occulté tend à induire de manière incoercible les mêmes schémas, les mêmes élans, les mêmes situations, tant que nous n'identifions pas la contradiction intérieure (ou la culpabilité) inhérente à sa position.
Cette contradiction provient du fait que, tout en situant un manque, une faille, la Lune Noire peut conduire aussi à des réactions de rejet face à des situations qui touche de trop près notre "essentiel" et nous mettent donc en danger. Et ce refus provient souvent d'une situation difficile vécue antérieurement, situation ayant laissé une cicatrice profonde qu'il faut à présent résoudre en rectifiant notre comportement dans le domaine relatif à ce secteur.
Si nous sommes engagé dans une fausse voie, la Lune Noire, lors d'un transit, viendra créer un événement interdisant cette issue pour nous remettre sur notre "droit chemin". On ne réalise que plus tard combien cet interdit nous a finalement dirigé sur une voie plus conforme au but de notre réalisation. En effet, tout se passe comme si la Lune Noire situait le "passage obligé" qui nous aidera à réaliser la voie indiquée par la position du Noeud Nord.
SYNTHESE DE LA LUNE NOIRE ET DES NOEUDS LUNAIRES
Ni positive, ni négative, la valeur de la Lune Noire est donc karmique. Sa fonction consiste surtout à nourrir une soif de dépassement dans le secteur où elle se situe. En effet, chaque thème contient une mission : ce sont les besoins de l'âme qui ont motivé l'incarnation. C'est à ces besoins de l'âme que l'astrologie karmique s'intéresse tout particulièrement. La Lune Noire, reliée aux Noeuds Lunaires, apporte l'éclairage permettant de cerner ces besoins, besoins trop souvent refoulés dans l'inconscient en raison de l'éducation conventionnelle qui est donnée à des individus que la société s'attache plus à égaliser qu'à individuer, pour reprendre l'expression et le concept de Jung. Négliger la Lune Noire et les Noeuds lunaires dans l'étude du thème revient bien souvent à passer à côté de l'essentiel de l'individu. La Lune Noire et les noeuds lunaires permettent de cerner au plus profond de l'être sa faille, son manque existentiel, et quelquefois la dette, dont la résolution ou plutôt la compensation, voire la rectification lui permettra d'accéder à l'autre dimension de la Lune Noire qui conduit à l'initiation.
Sur le plan karmique, la Lune Noire est destinée à nous diriger vers l'éveil de notre conscience tout en soutenant notre trajectoire en vue de la réalisation de notre voie indiquée par l'axe des noeuds. C'est pourquoi il est important de toujours garder à l'esprit le lien entre la Lune Noire et les Noeuds Lunaires. En tant que mémoire d'éventuels actes coupables ou traumatiques la Lune Noire peut être source de refoulements, elle sera alors vécue comme une blessure ou une honte qu'il sera important de situer dans le thème afin de favoriser une prise de conscience qui dénouera le vécu. Non résolue, cette problématique peut s'avérer véritablement "fatale" en laissant l'être dans une situation psychologique d'impasse susceptible de conduire l'individu au suicide.
Pourtant, la problématique existentielle qu'elle pose contient aussi en elle-même tout un potentiel soutenant la dynamique de notre dépassement et il ne dépend que de nous de la cerner avec lucidité afin de la transmuter et d'en faire l'énergie d'éveil qu'elle peut devenir.
C'est en effet, à son rythme de 9 ans que nous pourrons croître en conscience au sein même de notre vécu actuel, réintégrant peu à peu notre passé à l'occasion du retour du noeud nord sur le noeud sud (qui se produit à 9 ans, 27 ans, puis 45 ans et 63 ans) afin de cheminer sur la voie de notre devenir. Cette voie se dessine et nous est indiquée par les retours des noeuds lunaires sur leur position natale se produisant à 18 ans, 36 ans, 54 ans et 72 ans. C'est parce que le cycle de la Lune Noire correspond à un demi-cycle des noeuds lunaires qui, eux, sont de 18 ans qu'elle participe directement aux prises de conscience qui nous feront évoluer sur notre voie. Car si cette voie est indiquée et spécifiée par les noeuds, elle est pour tous, à son stade ultime, celle de l'Eveil par l'expérience de la totalité. Et c'est la Lune Noire transmutée qui peut nous libérer des conditionnements limitatifs de l'ego qui génèrent le karma.
Alors, de "terre manquante" qu'elle était, elle devient "terre promise"...