L'astrologie
"pléonasmatique"
Par Laurence LARZUL
Non, non, rassurez-vous, je ne viens pas
d'inventer "une nouvelle astrologie" de plus ! Voici
d'ailleurs un inventaire de celles déjà présentes "sur le
marché". Jugez-en vous-même :
Astrologie humaniste (Rudhyar, Ruperti),
astrologie traditionnelle (de Caumont, Aubier et tous ceux qui
initient actuellement à une astrologie "honnête"),
astrologie scientifique (Suzel Fuzeau Braesch et tous ceux qui
croient aux statistiques), astrologie conditionnaliste (J.P Nicola,
F. Hardy, Pellard et tous ceux qui pratiquent l'astrologie à
condition qu'elle n'en soit pas) astrologie d'évolution (Andrieu,
Aumont), astrologie initiatique (Lassalle, Larzul), astrologie
holistique (Lassalle, Maffray), astrologique psychologique (Barbault,
Grancher), astrologie psychanalytique (Granger, Liz Green,
Houdaille), astrologie uranienne (Ecole de Hambourg qui travaille sur
les mi-points), ACB (Hecquet), astrologie karmique (Andrieu, De
Bizemont, Larzul et autres), astrologie transpersonnelle (S. Djian),
astrologie populaire et médiatique (Mme Soleil, E. Teissier,
Mérédith Duquesne, Mariella Madonna, Didier Colin), Astrologie
Médicale (E. Marié et autres), Astrologie Mondiale (Barbault et
autres), Astrologie Boursière (J.F Richard et autres), Astrologie
psycho-généalogique (C. Gestas), l'Astrologie Kabbalistique
(Haziel), Astrologie Sidérale (Dorsan), Astrologie Galactique (H.
Brun), Astrologie chamanique ... Et passons sur la chinoise,
l'indienne, l'hindou, l'aztèque etc. (Ces dernières toutefois, dont
l'origine est autre qu'occidentale, sont les seules qui justifient un
nouvel enseignement car pour l'astrologue occidental tout y est à
réapprendre, n'étant pas construites du tout de la même façon.)
En tout cas, à voir ce "florilège"
d'appellations et de noms divers, on aurait presque le tournis ! On
me pardonnera de jeter ceci en "vrac" sans y mettre
d'ordre, ni alphabétique, ni historique et d'y avoir omis
probablement des noms. Mais c'est bien pour donner idée de la
confusion que cela peut générer pour un individu non averti et
ignorant tout du monde astrologique.
Et comment un individu extérieur au
milieu astrologique et n'en possédant donc pas la culture pourrait
s'y reconnaître ? De même, parlant de psychanalyse, qui aura idée
de demander auparavant si le psy en question est d'obédience
jungienne ou bien freudienne ? Et pourtant, cette "nuance"
est capitale. Mais il faut bien sûr avoir été initié pour
commencer à poser les bonnes questions.
Il en va de même dans le milieu
astrologique que l'on peut scinder ainsi. Pour ceux qui ont dépassé
l'aspect prédictif et déterministe de la "vieille"
astrologie, pour s'ouvrir à une dimension plus psychologique (ce qui
est l'évolution "naturelle" d'un astrologue sur "le
chemin" étant donné que l'astrologie a globalement et
historiquement évolué ainsi), on peut dire que le milieu
astrologique est majoritairement jungien, bien qu'on y trouve
quelques freudiens égarés... Cet apparent "égarement"
dans le milieu astrologique explique probablement pourquoi de plus en
plus de psy freudiens s'ouvrent à la pensée jungienne et remettent
en cause "leur" maître (1).
C'est tout simplement que dans leur évolution de "psy",
ils sont passés par la case "astrologie" ce qui est très
fréquent.
Je constate par ailleurs que les
lecteurs qui me connaissent par mon ouvrage "Comprendre la Lune
Noire" sans avoir lu l'ABC d'Astrologie Karmique me classent
spontanément dans une "astrologie spirituelle", laquelle
viendrait "chapeauter" une astrologie psychologique ou
psychanalytique. Pourtant, j'ai consacré une partie de ce livre à
l'astrologie mondiale et donc "prédictive". Ceci fait donc
toujours de moi essentiellement une astrologue tout court, qui
considère que les pays et les masses ont aussi "une âme"
et donc "une psychologie" que l'on peut "psychanalyser"
et dont on peut analyser le thème astrologique via celui de sa
constitution.
En réalité, on peut donc dire que
toutes les appellations énumérées plus haut relèvent du pléonasme
car elles ne font que mettre en avant l'une des facettes de
l'Astrologie avec un grand A. L'astrologie est bien, en effet, tout
cela à la fois. Et c'est cela qui rend cette science passionnante :
sa diversité, sa richesse et les nombreuses fenêtres qu'elle nous
ouvre tant sur le monde que sur le cosmos et l'Humanité dans son
ensemble. Le dommage est que cela crée certaines dissensions entre
"chapelles" et, à bien y regarder : on se demande bien
pourquoi ? Si ce n'est que l'on sait que tout milieu a ses querelles
intestines et que l'astrologie n'échappe malheureusement pas à la
règle.
UN BREF RETOUR AUX SOURCES
C'est pourquoi je tiens personnellement
à restituer l'astrologie dans son lointain contexte historique pour
rappeler que, si nous n'avons pas de caste de Brahman en occident, il
n'en reste pas moins que l'astrologie fut tout abord exercée par des
prêtres, lesquels étaient souvent prêtres-rois. Rappelons que la
"royauté" fut à son origine considérée comme "de
droit divin" et que le pouvoir du roi n'était pas perçu comme
uniquement "temporel" mais on lui accordait aussi d'autres
pouvoirs comme une réminiscence du chaman ancestral "protégeant
spirituellement" ses terres et sa région contre les fléaux
divers et variés. Les guerres remportées, elles-mêmes, si elles
permettaient la reconnaissance "des héros", était moins
vues comme relevant du triomphe de la "force physique" que
la conséquence d'une "protection divine".
Historiquement, nombreux sont les rois
et les papes qui ont exercé l'Astrologie et on peut dire, pour
synthétiser, que l'évolution naturelle de nos sociétés a consisté
en une première "séparation" entre le prêtre et le roi
(ou le "chaman" et le "chef"). Puis, entre le
prêtre et le savant.
L'histoire de France nous apprend ainsi
qu'avant de renverser la monarchie, on commença par exclure
l'astrologie du champ des savoirs universitaires où elle avait sa
chaire. Ceci, à l'époque de Colbert au XVIIème siècle pour voir
ensuite, un siècle plus tard, se lever en France une Révolution qui
renversa le roi lui-même. On peut alors se demander : la position du
Roi aurait-elle été aussi fragile si l'astrologie n'avait pas été
officiellement bannie de l'Université ? Ceci, pour entrer dans "le
maquis" d'un occultisme qui allait revenir à la surface au
XIXème et réintégrer presque tout à fait notre culture à la fin
du XXème siècle.
En effet, il est bon de rappeler que
dans les sociétés traditionnelles le pouvoir temporel et le pouvoir
spirituel coopéraient, souvent en un même individu. La science
astrologique au service du roi ou du pape n'était donc qu'une
perpétuation d'une longue tradition et non un "fait étrange et
incongru" comme l'homme du XXème siècle, formé aux idées
laïques et républicaines pourrait le croire.
Un Jésus que l'on sait avoir été
initié et qui fut accueilli par des "rois mages" eux-mêmes
astrologues, lorsqu'il s'affirmait "roi" en même temps que
"lumière spirituelle de l'humanité" nous rappelle qu'être
"roi" est essentiellement un rôle spirituel. Et, à cet
égard, l'astrologie reste "la voie royale" de cet éveil
tant de la royauté que de la divinité en soi.
Et si nos républiques laïques donnent
lieu à des rivalités égotiques aux débats trop souvent
narcissiques et oiseux, on peut espérer toutefois que la résurgence
de l'astrologie réveille cette royauté intérieure qui fera de tout
un chacun cet être fort, éclairé, brillant, généreux et
magnanime que symbolise l'image du Roi.
L'Ere du Verseau, avec pour pendant, son
indissociable signe opposé, le Lion, nous en fait la promesse. A
condition de développer, bel et bien, les qualités solaires de
l'homme et donc sa divinité potentielle (laquelle ne peut surgir que
de sa simple humanité). En effet, on ne peut exprimer les valeurs du
Verseau sans les équilibrer à celles du Lion et ce dernier signe
est celui de la Royauté.
LE RETOUR DU REFOULE
On parle à propos de la naissance de la
psychanalyse et de la résurgence de l'astrologie du "retour du
refoulé". Chacun le sait en effet : "chassez le naturel et
il revient au galop."
Or, face à une société devenue
essentiellement et majoritairement matérialiste et scientiste quoi
de plus naturel pour l'homme que de désirer renouer avec son être
intérieur ? Sans cela, il est grandement menacé de disparaître
dans son humanité, tout simplement. Et cette "humanité"
est certes matérialisée sous sa forme tangible et corporelle, mais
aussi par son aspiration spirituelle. Au cas où l'homme oublierait
qu'il a une âme, les HP sont là pour le lui rappeler ! Et de plus
en plus, on comprend que nombre de pathologies physiques sont en
réalité psychosomatiques et relèvent donc d'un manque d'écoute
pour cette dimension cachée de l'âme en l'Etre.
Mais on assiste, dans le monde
astrologique, exactement au même phénomène que dans "le
monde" tout court. Certains voudraient à tous prix que
l'astrologie soit une science et prétendent la ramener à
l'université, tentant de rivaliser avec "la science dure"
en se livrant à des recherches statistiques régulièrement
invalidées puisque Jung lui-même avait renoncé à cette démarche
au profit de l'élaboration du concept de "synchronicité"
(synchronicité qui est à présent reprise par tous mais qui fut
"sa" théorie à lui). Quel astrologue débutant sait
d'ailleurs à quel point sa pensée a largement influencé la pensée
scientifique ? Et qu'elle a contribué à la naissance de la
"mécanique quantique" à la suite de longues conversation
avec Pauli ? On peut dire pourtant que la mécanique quantique est
une forme de science "évoluée" en ce qu'elle se distingue
de la science euclidienne des positivistes (qu'Einstein a, en quelque
sorte, "parachevée").
On le voit, la "querelle"
n'est pas d'hier puisque même un génie comme Einstein pratiquant,
en outre, l'astrologie ne s'est pas ouvert spontanément à ces
nouveaux concepts inspirés de Jung, et qui surgissaient à la fin de
sa vie. Et nous étions début XXème, rappelons-le !
Mettant un terme provisoire à ces
débats, la Guerre Mondiale pourrait presque apparaître comme la
simple "ponctuation" d'une querelle qui remonte à bien
loin opposant "déterministes positivistes soumis au joug de
l'inquisition" aux "spiritualistes libres penseurs et
philosophes".
Il est, à cet égard, singulier de voir
ce débat "survivre" (comme un vieux démon non encore
expulsé) dans le milieu astrologique.
Car on peut certainement reprocher à
cette astrologie qui se voudrait "scientifique" d'être
tout à fait en retard sur des débats qui datent à présent.
L'astrologie est une "culture" en soi et il est bon d'en
approfondir la connaissance. Pour s'apercevoir qu'au fond : rien de
bien nouveau sous le soleil.
Lorsqu'on est au fait de ceci, on a
vraiment l'impression d'une ratiocination sans intérêt de la part
d'astrologues qui voudraient réinventer le fil à couper le beurre
tandis que c'est fait depuis longtemps. Ils éviteraient ce travers
en s'instruisant de la pensée jungienne que Michel Cazenave, entre
autre, s'emploie à faire connaître dans des ouvrages aussi sérieux
que novateurs. Et en recommandant la lecture, plutôt que de faire
paraître leurs propres livres n'exprimant que leur méconnaissance
(pour ne pas parler d'ignorance).
CONSCIENCE SANS SCIENCE EST...
IMPROBABLE.
Pourquoi ? Pour la simple et bonne
raison que dans son étymologie même, le mot "conscience"
signifie "avec science"... Resterait à définir ce que
recouvre le mot "science" exactement. Notre époque, par
préjugé, n'utilise bien souvent ce terme que pour ne parler que de
la "science dure", matérialiste, rationaliste. Or,
"science" dans son étymologie veut tout simplement dire
"savoir". Et, incontestablement, l'Astrologie en est un.
Et, comment nier que l'Astrologie a
besoin d'astrologues à l'esprit dit "scientifique" puisque
nous avons besoin de logiciels et d'éphémérides. Les esprits plus
"matheux" lui sont donc nécessaires et utiles pour
délivrer l'astrologue des fastidieux calculs qu'il devait faire
auparavant. Ici, réside bel et bien : un progrès de notre science.
Nous pouvons dorénavant nous consacrer à une étude plus
approfondie de l'astrologie en tant que "science du symbole".
Le "symbole" étant le mode d'expression de la psyché de
l'homme.
Si l'on observe cela, on se demande bien
pourquoi il faudrait opposer une astrologie "scientifique"
à une astrologie "spirituelle ou psychologique". En
réalité, ce sont les deux versants aussi intéressants, nécessaires
et utiles de l'astrologie du XXIème siècle.
Il s'agit simplement, en s'instruisant,
de se mettre à la page de ce qu'est l'astrologie de notre époque et
d'en connaître aussi l'histoire et les divers avatars. Ici, il y
aurait bien de quoi, évidemment, ouvrir une chaire d'université
tant le sujet est vaste.
L'astrologie médiatique, nécessairement
réductrice, ne pourra jamais en donner idée et, ce, d'autant moins
qu'elle s'emploie précisément, et en général, à faire débat
entre un scientifique non averti de l'astrologie et un astrologue
bien souvent plus soucieux de paraître et de se faire connaître que
réellement connaisseur de son propre domaine (à de trop rares
exceptions près).
L'astrologie véritable n'a donc aucune
véritable tribune médiatique. Mais, avec internet, les temps
changent...
L'ASTROLOGIE ET L'ERE D'INTERNET
Tout astrologue sait que l'astrologie
est sous la symbolique de la planète Uranus, laquelle représente
l'évolution, le progrès, la modernité, le futur et, plus
globalement, tous les progrès technologiques.
On ne s'étonnera donc pas qu'un outil
comme internet contribue grandement à faire évoluer l'astrologie et
favorise tout à la fois la diffusion de sa connaissance et sa
reconnaissance. En effet, on peut considérer que les astrologues ont
été parmi les premiers à utiliser cet outil puisqu'ils étaient
déjà équipés d'un ordinateur. La naissance des logiciels
d'astrologie grand public, que l'on peut dater de la fin des années
80 avait rendu cet équipement rapidement utile et nécessaire pour
l'astrologue (je précise que je parle de logiciels de calculs et non
d'interprétation).
Internet, à la fin des années 90, a
donc fait remonter à la surface la partie immergée de l'iceberg
"astrologie" qui était déjà informatisée. En surfant
sur la toile, le néophyte peut maintenant découvrir une toute autre
image de l'astrologie que celle véhiculée par les médias
traditionnels (ou par son professeur local).
Ayant débuté pour ma part à une
époque où n'existaient ni logiciels, ni tous ces sites et forum, je
me dis que la nouvelle génération d'astrologues est gâtée. Elle a
à sa disposition de quoi satisfaire grandement sa soif et sa faim de
connaissance et alimenter ainsi "sa passion". Sans même
sortir de chez elle, de plus !
Je me souviens pour ma part qu'il me
fallait, adolescente, attendre la sortie du dernier Horoscope ou
Astres ou Astral pour alimenter mon intérêt. Mais j'avais la chance
d'avoir une mère travaillant sur les Champs Elysées, juste en face
d'Astroflash où l'on a commercialisé la première astrologie sur
ordinateur. Si je déplore donc l'automatisation de l'astrologie,
j'en fus certainement une des premières clientes car à défaut de
posséder moi-même un logiciel, il ne coûtait pas grand chose de le
faire calculer pour être sûre de n'avoir pas fait d'erreur de
calculs en le montant à la main.
S'il existe encore sur internet des
sites "commerciaux" continuant de vendre de l'astrologie
grand public, c'est qu'une clientèle non avertie persiste. Et
persistera probablement car il faut bien un début à tout intérêt
premier. Ce type de sites draine son propre public, mais il faut que
l'internaute soit singulièrement dénué de curiosité pour s'en
tenir à cela.
En effet, internet offre une sorte de
"mise à plat" qui a le mérite d'offrir au regard du
curieux un vrai panorama sur l'astrologie (dont on déplorera
toutefois l'absence de hiérarchisation auquel des guides et des
articles comme celui-ci tentent de suppléer).
UN BEMOL A CET ENTHOUSIASME
S'il est un fait que les logiciels
dispensent à présent les astrologues de fastidieux calculs, s'il
est en fait aussi qu'ils disposent d'un large choix de logiciels à
des prix très compétitifs avec la position des derniers astéroïdes
découverts, on peut déplorer toutefois que, faute de formation
classique, le nouvel astrologue en herbe nous "ponde"
parfois une astrologie vraiment "extraterrestre".
En effet, ces astrologues se diront
"autodidactes", mais en réalité, ils se sont fait leur
petite formation personnelle sur des logiciels et des bouquins. Et
l'on voit des jeunes parler du dernier astéroïde venu, sans aucun
égard pour le fait qu'il ne s'inscrit pas dans le septénaire
traditionnel et ne doit donc arriver qu'en complément de l'ensemble
des informations du thème. Ceci pour les affiner et en donner une
interprétation plus approfondie et subtile dans le cadre du long
chemin qu'est celui de la connaissance de soi.
Il fut un temps, pré-internet, où nous
avions eu un astrologue médiatique assez culotté pour nous
"inventer" le Serpentaire et faire parler de lui (même si
cette constellation existe de fait mais n'a jamais été considérée
comme partie prenante du Zodiaque de 12 signes par l'astrologie
occidentale). Maintenant, nous voyons fleurir sur internet quantité
de théories et thèses farfelues, dont l'unique source est un
astrologue qui n'a eu pour professeur que son logiciel d'astrologie
dernière version. Ce type de jeune astrologue "nouvelle vague"
ignore jusqu'au fondement même de notre science mais ne lésine pas
sur l'invention théorique se prenant pour Uranus lui-même !
Rappelons-lui donc au passage que le
mythe d'Uranus nous relate qu'il fut émasculé par son fils Saturne
à la demande de Gaïa pour qu'il cesse d'engendrer des monstres...
ASTROLOGIE ? OU "TERROLOGIE" ?
Ou "GAÏALOGIE" ?
Si l'on se rappelle que la science
astrologique occidentale s'est bien davantage développée par
l'observation des cycles du vivant et des saisons de la nature que
par l'observation du ciel, ce mythe prend tout son sens. La "sagesse"
de l'astrologie ne réside en effet pas tant dans une "traduction
littérale et systématique" des objets célestes découverts et
répertoriés, que par l'observation qui été historiquement faite
de la relation entre événement céleste et conséquence terrestre.
Ceci pour dire que l'Astrologie n'a en réalité retenu pour "vrai",
valide, valable que ce qu'il se passait effectivement sur terre, et
non au ciel. D'où le fait qu'une astrologie tropicale qui ne tient
pas compte de la réalité des constellations soit, à la pratique,
plus efficiente que le fait de vouloir à tous prix faire "coller"
la réalité astronomique au discours astrologique.
Ceci étant souligné, bien avant l'ère
d'internet, l'astrologue a eu à faire son chemin au milieu d'un même
foisonnement de techniques et autres recettes cosmiques avant de
reconnaître les valables des moins valables. C'est la pratique qui
permet cette discrimination et généralement, un professeur sert à
orienter l'élève vers la technique efficace, lui évitant de perdre
son temps dans des voies de recherche sans issue.
Loin de moi l'idée d'empêcher l'école
buissonnière et de dissuader l'aventurier d'aller "musarder".
A condition qu'il sache que cela s'appelle "musarder" (et
aille chercher la définition de ce verbe dans le dictionnaire, au
cas où il l'ignore, pour vérifier que cela veut dire "perdre
son temps à des riens").
VOUS AVEZ DIT PLEONASMATIQUE ?
Oui, c'est encore un affreux néologisme
qui amuse mon Mercure/Gémeaux lequel a besoin de "respirer"
et pour qui la pléthore d'appellations diverses et variées fait un
peu figure de pollutions indésirables et irrespirables (d'où la
consonance "asthmatique").
Ces appellations ne recouvrent en
réalité qu'une seule et même Astrologie pratiquée par des formes
d'esprit divers. Il serait faux de croire que l'astrologie est
"morcelée", "divisée" voire "atomisée"
jusqu'à désintégration. Pourtant, c'est l'impression que ces
divers épithètes accolées au nom générique risquent de donner.
Les qualificatifs que l'on donne à la
forme d'astrologie que l'on pratique ne sont là que pour préciser
l'approche que l'on a le plus approfondi.
Ainsi, l'astrologie karmique n'est pas
tant, selon moi, une "spécialisation" mais bien plutôt un
"perfectionnement" de l'astrologie classique que j'ai
approfondie depuis bientôt 30 ans. Elle suppose bien entendu une
ouverture à la réincarnation et au karma, mais tout astrologue
sérieux, ayant approfondi son art y vient, tôt ou tard (de plus, le
phénomène social de la mode du bouddhisme en occident favorise cet
"éveil spontané" de la nouvelle génération)
CLASSIQUE ? OU MODERNE ?
Comme la musique, l'astrologie est une
langue universelle qui s'adresse toutefois plus au mental qu'à
l'émotionnel de l'humain.
Il devient de plus en plus naturel à
présent de parler "d'astrologie classique". Un peu comme
en musique, on peut dire qu'il y a une astrologie classique et une
astrologie moderne. Et, de même qu'en musique, il y va des affinités
de chacun, des goûts et des couleurs.
Qui pourrait dire sérieusement que le
Blues est préférable et vaut mieux qu'un opéra de Mozart ? On peut
le dire, d'accord. Mais à condition de savoir qu'on ne fait là
qu'exprimer un point de vue parfaitement subjectif ne faisant que
traduire un goût, une préférence personnelle et une
contemporanéité.
Le vrai mélomane averti, lui, aimera
"LA" musique tout court qu'elle soit classique ou autre. Et
en tant qu'artiste soucieux de se perfectionner, le musicien ira
chercher dans divers courants celui qui lui correspond le mieux.
Il va de soi cependant qu'une solide
formation classique sera un préalable nécessaire à toute autre
recherche et aventure. Ceci, s'il veut devenir "bon astrologue"
et non éternel amateur ou "bricoleur cosmique".
Comme la musique, l'astrologie est un
langage universel. Ce langage s'adresse à notre mental plus qu'à
notre émotionnel, mais c'est comparable. Et comme en musique, il y a
donc des oeuvres "majeures", "géniales" qui non
seulement marqueront leur époque mais traverseront le temps, et
aussi d'autres plus mineures et néanmoins divertissantes et
distrayantes.
Regarder l'astrologie sous cet angle est
probablement le plus juste regard que l'on puisse porter sur elle
afin de ne pas tomber dans des polémiques aussi stériles,
fastidieuses qu'inutiles...
L'astrologie est bel et bien comme la
musique : susceptible d'exalter, de transporter, de soulever puis
d'élever l'âme de celui qui la pratique. Quand elle ne la console
et ne la soigne pas, tout simplement... Mais plus encore que la
musique, elle éclaire l'Esprit de l'Homme sur le chemin de sa
libération après l'avoir instruit de son ultime "conditionnement"
: celui qui fait de lui un être cosmique qui s'ignore encore...
Pour conclure : oui, l'astrologie est
tout à la fois, humaniste, traditionnelle, scientifique, à mettre
au conditionnel, outil d'évolution, initiatique, globale et
holistique, psychologique, psychanalytique, psycho-généalogique,
karmique, transpersonnelle, uranienne, populaire et médiatique, avec
des applications thérapeutiques, médicales, politiques et...
boursières. Rien que ça ! Qu'on s'étonne après qu'elle passionne
tant d'esprits...
Albert Einstein le disait déjà : "Je
maintiens que le sentiment religieux cosmique est la motivation la
plus forte et la plus noble de la recherche scientifique", Ceci
après nous avoir rappelé que "La plus belle chose que nous
pouvions éprouver, c'est le côté mystérieux de la vie. C'est le
sentiment profond qui se trouve au berceau de l'art et de la science
véritable."
© Laurence LARZUL