mercredi 10 décembre 2014

Pourquoi l'astrologue accompli est-il necessairement alchimiste ?

Pourquoi l'astrologue accompli est-il necessairement alchimiste ?
Tout d'abord à l'heure du rationalisme triomphant et du matérialisme régnant, il faut dénoncer les fausses spiritualités ne s'appuyant en rien sur une des 3 sciences dites "mères" que sont l'astrologie, l'alchimie et la magie. Et une fois que l'on a fait cela, il faut aussi dénoncer leur caricature et la forme vulgaire qu'on leur donne parfois. A l'heure ou l'on chante partout qu'avec la démocratisation le savoir des initiés est dorénavant accessible à tous, il faut surtout distinguer la bonne et la mauvaise vulgarisation. Et bien sûr ceci dépendra de la qualité de l'auteur de cette dite "vulgarisation".
Il faut ajouter en préliminaire la tendance assez commune à n'accréditer spirituellement que ce qui vient d'orient et sous-estimer de ce fait le corpus de connaissance ésotérique de l'occident transmis par d'authentiques initiés. Guénon est en grand partie responsable de cette idée reçue, même s'il admet par ailleurs que le christianisme est la survivance salutaire de "La Tradition" perdue. Si les ouvrages de l'ancienne alchimie sont réputés difficiles à lire et à comprendre, c'est qu'il faut le niveau spirituel adéquat pour en avoir l'entendement, tout simplement. Et ce niveau ne s'atteint que par la purification de l'ego, jamais par un quelconque artifice de la pensée ou une quelconque sophistication sophistique. Comme dit le Petit Prince "on ne voit bien qu'avec les yeux du coeur, l'essentiel est invisible"... Par conséquent sans ouverture du coeur, oubliez l'idée même d'accéder à une quelconque vérité. Voilà pourquoi le Christ a tant mis l'accent sur l'importance de l'ouverture du coeur, ouverture de laquelle dépend le reste.
Pour ce qui est des spiritualités orientales, s'ouvrir à elles n'a d'intérêt qu'en vue de mieux comprendre et éclairer notre propre tradition, tant il est vrai que le chemin vers la vérité exige ouverture d'esprit et par conséquent dépassement de l'adhésion au seul dogme.
Par conséquent, la démocratie n'y peut rien si ce savoir reste inacessible "au vulgaire" qui n'a pas ce degré de purification. Ce savoir reste bel et bien réservé à "une élite" mais la démocratie et le bourgeoisisme ont tout simplement faussé l'idée même "d'élite" en la ravalant à une histoire de pouvoir et d'argent tandis qu'il n'est question en la matière que de beauté et de noblesse de l'âme, ainsi que d'authentique mérite acquis par le sacrifice. Le terme "sacrifice" lui aussii doit être rétabli car il veut dire simplement : rendre sacré. Et non pratiquer une abnégation sans discernement. Ne peut se "rendre sacré" que celui qui a le sens du sacré, ceci est entendu et cela le distingue définitivement du profane.
Il faut par ailleurs rappeler que la pratique de l'info et de l'intox ne date pas d'hier. Les ouvrages d'alchimie sont réputés contenir des erreurs insérées délibérément par leur auteur. Pourquoi ?Tout  simplement parce qu'il n'existe pas un seul adepte authentique qui n'ait travaillé pour "son éternité" (dans la conscience de la réincarnation donc) et que ce dernier s'est toujours fié à cette vérité voulant qu'un être authentique "éclairé" verra l'erreur et la rectifiera de lui-même. Celui qui n'a pas "la lumière" se laissera égarer par la dite erreur, c'est qu'il a eu accès à un texte qu'il n'a pas mérité par le perfectionnement de sa personne. Et l'on sait que beaucoup se sont adonné à l'alchimie par simple avidité de l'or, or la réussite "du grand oeuvre" exige à l'inverse le désintéressement. Comme le Saint Exupéry : "N’espère rien de l’homme s’il travaille pour sa propre vie et non pour son éternité."
A cet égard, et au sujet de la kundalini, j'ai repéré un ouvrage dont il faut se méfier bien qu'il prétende tirer ses sources d'authentiques maîtres du Yoga indien. Il s'agit de celui de Liliane Siburn où elle nous présente la kundalini comme un "serpent". Le livre de Gopi Krishna sur le sujet apparait plus authentique et il en ressort surtout qu'il a eu beau aller voir tout ce qui se prétendait "maître" en Inde, pas un ne pouvait l'aider ni le guider face à cet éveil impromptu. Ceci suffit à dire le nombre de charlatans existant en Inde comme ici.
J'entendais un profane me dire : "mais on ne peut pas toujours vivre dans le sacré"... Et je lui ai répondu : "mais c'est la vie même qui est sacrée"... Voyez donc la différence de point de vue entre celui qui se rend sacré en reconnaissant le sacré même de la vie et celui qui pense que le sacré, "c"est une autre histoire..." Celui-ci bien entendu restera profane car il ne sacralise rien, ni en lui ni dans sa vie.
 
Qu'est-ce que l'ésotérisme ?
J'aime la définition qu'en donne Pierre Riffard auteur précisément du "Dictionnaire de l'Esotérisme". Je cite de mémoire et en rend l'idée plus que le texte  exact de ce fait : "c'est une pensée qui se poursuit jusqu'à se retourner"... Inutile de dire donc qu'hors effort de la pensée et de la réflexion, il est inutile d'espérer parvenir à une pensée réellement "ésotérique". Par conséquent, là encore, sont exclus naturellement tous les paresseux intellectuels consommant du "prêt à penser" ou encore ceux qui "jugent" sans avoir l'ouverture du coeur qui permet de "comprendre". Peu leur importe d'ailleurs car ces derniers se contenteront en général de la version gadgétisée de l'ésotérisme comme les thèmes sur ordinateur. C'est une des raisons pour laquelle je refuse de mettre mes textes sur ordinateur même si certains ne sont se pas gêné pour le faire en version "light" et par conséquent dénaturée afin de vous vendre de l'astrologie karmique à bon marché.
Face à cette réalité, beaucoup vous diront : "mais si tu ne le fais pas, d'autres le feront, alors autant que ce soit toi qui en profite", ceci est la pensée assez commune qui se veut "de bon sens". A cela je répondrai : "peut-être, mais ce sera leur karma et non le mien !"... C'est cela être vraiment conscient du karma et de la réincarnation.
L'occident et sa tendance à "réifier" ou "chosifier" la connaissance comme un objet à vendre plutôt que comme une authentique nourriture spirituelle destinée à faire grandir l'âme est bien passé par là pour pervertir toute vérité afin d'en faire un objet de consommation comme les autres. Je dénonce cela car mon propos va aussi consister à faire le rapprochement entre la pensée tantrique et la pensée alchimique occidentale, mais il faudra au lecteur nécessairement dépasser la définition vulgairement sexuelle que l'occident a donné du tantrisme. Pour beaucoup en effet, "l'accouplement" est nécessairement physique. Or, il n'en est rien...
La pensée "ésotérique" a toujours considéré les deux polarités en l'homme : le féminin et le masculin. Que ce soit dans les grimoires alchimiques ou dans le savoir indien, la représentation de l'humain montre toujours un côté féminin et un côté masculin. En astrologie, ces deux polarités sont symbolisées par d'une part la Lune (Ida en Inde qui est du côté gauche) et le Soleil (Pingala en Inde qui est du côté droit). Si aucun alchimiste du passé n'a omis de se référer aux astres pour pratiquer ses opérations, on peut dire qu'aucun astrologue n'a négligé non plus l'idée que son savoir avait une incidence toute "physique" sur la matière. Pour l'astrologue, l'homme est "par nature" cosmique, c'est à dire inscrit dans un "ordre" puisque cosmos veut dire "ordre" en grec. Et la finalité de son existence est donc d'organiser son chaos intérieur afin de l'aligner à l'harmonie cosmique.
Les grecs faisaient une nette distinction entre le monde sublunaire dit "impure" car chaotique et le monde de la course des astres dit "pure" car mesurable.
Si le profane non initié rationaliste vient vous dire que "rien ne prouve une influence des astres" l'astrologue praticien se moque pas mal de ce scepticisme dans la mesure où sa pratique lui en apporte régulièrement la preuve. Par conséquent il ne peut répondre à ce dernier que : "pratiques, tu sauras". Toute discussion sur la question entre profane et initié ne peut être que dialogue de sourd. Et on reconnait les astrologues débutants au fait qu'ils n'ont pas encore compris cela et perdent du temps à chercher à convaincre autrui au lieu de se convaincre lui-même par la pratique. Il faut admettre que lorsqu'on entre "en ésotérisme" on entre dans un domaine concernant "le mystère" et que ce dernier n'est transmissible qu'à celui qui cherche aussi à le percer. Non à celui qui se nourrit d'évidence pragmatique et monnayable. Or, la pensée scientifique de notre époque ne s'intéresse qu'aux expériences que l'on peut répéter en vue de pouvoir les vendre, précisément. "Le Mystère" échappe, lui, à cette logique et implique par conséquent pour celui qui cherche à le sonder un certain "renoncement". Renoncement à être compris notamment du profane. Ce qui ne l'empêchera pas de transmettre certaines "richesses" qu'il a glané lors de ses recherches pour éclairer les hommes car il sait la nature de la connaissance : "plus on la transmet, plus on en acquiert davantage"... Bien sûr celui qui fait de la rétention d'information pour bréveter et monnayer la connaissance n'est en général pas celui qui est dans cette démarche. Il a généralement recopié son savoir d'un esprit plus pur, désintéressé et par conséquent "bien inspiré". C'est notamment ce que dénonce un Jeremy Narby dans son ouvrage "le serpent cosmique" a propos du savoir des plantes des chaman récupéré et monnayé par les laboratoires pharmaceutiques. Et j'ai eu le plaisir de voir dans son ouvrage qu'il avait la vraie définition de "la magie noire" qui consiste précisément à utiliser le savoir sans avoir le détachement qui doit aller avec. Ce que dénonçait déjà Rabelais "science sans conscience n'est que ruine de l'âme", or la société industrielle et matérialiste n'offre que cela aux hommes : "de la science sans conscience".
Tantrisme et alchimie
Revenons donc à ces deux approches... L'alchimie du reste est universelle et on la trouve aussi en Chine. La vérité même est universelle même si elle prend des aspects divers au plan local. Le profane, du fait de ces aspects différents aura tendance à les considérer dans leur différence et ce qui les oppose. L'initié lui verra ce qui les unit et les réunit car son point de vue dépasse le plan de la dualité et il a l'entendement profond de ces connaissances spirituelles.
On dit de l'alchimiste qu'il veut transformer la matière brut en or et qu'à cette fin il cherche "la pierre philosophale", cette dernière étant en réalité symbole de "la sagesse". L'astrologue lui sait que "le plomb" est symbolisé par Saturne exprimant la condensation dans la matière qu'il s'agit de rendre subtile en en libérant l'essence. On parle alors du fameux "5ème élément". Transformer le plomb en or veut ni plus ni moins dire : transformer la difficulté en sagesse en s'en rendant maître. Voilà le sens profond et secret de "la quête alchimique". L'or, lui, est symbole de la lumière spirituelle que l'on acquiert ainsi. Ce qui est la plus grande des richesses car cela ouvre l'entrée "au Royaume de Dieu".
Mais cette "richesse" spirituelle a aussi une incidence sur la chimie du corps puisque l'esprit est maître de la matière. Le matérialiste pense à l'inverse que la matière "crée" l'esprit ou que l'homme a créé dieu. Là, les points de vue sont si opposés qu'ils sont irréconciliables. Ils dépendant en réalité du niveau de conscience mais comme je le dis souvent : "inutile de montrer la Lune à un âne, il regarde le bout de votre doigt". Ce que fait la pensée matérialiste. Elle ne considère que le visible et pense que l'invisible, s'il existe, procède du visible. La pensée spiritualiste, elle, considère que le visible n'est que la manifestation d'un invisible prééxistant, tel : Dieu ou l'âme.
"Tout homme pense avec son corps" disait le poète Rilke. C'est un fait. Mais il existe aussi un corps subtile. Et il apparaît évident à l'initié que le profane non initié a une pensée à ras le plancher du fait que ses organes spirituels ne sont pas développés. Il a donc raison pour lui et uniquement pour lui. Son horizon est borné et il pense à l'intérieur de celui-ci. Nous serions tolérant avec eux si du fait de leur caractère précisément borné, ils ne cherchaient à imposer leur point de vue limité à tous.
Nous n'allons pas entrer dans les détails de l'alchimie, il suffit de savoir qu'il y a l'oeuvre au blanc, l'oeuvre au noir et l'oeuvre au rouge, c'est à dire :  la rubedo. La Rubedo est le stade où l'homme atteint sa dimension cosmique. Il est donc enfin apte à transformer le plomb en or. Tandis qu'au stade de l'oeuvre au noir, il est entièrement "sous le joug de Saturne" (autrement dit "sous le joug de satan"). Ce qui le conduira à la mort de laquelle il pourra renaître car selon Niestszche et sa belle phrase : "ce qui ne te détruit pas te rend plus fort". Sans être passé par l'oeuvre au noir, inutile d'espérer atteindre l'oeuvre au rouge. C'est la symbolique de la carte du Pendu dans le tarot, le moment où l'on inverse sa vision du monde et où l'on passe donc d'une pensée profane à une pensée ésotérique. Or, ce qui a été très peu dit c'est que "le grand oeuvre" s'étend sur plusieurs vies car il concerne un plan transcendant entièrement la dualité et par conséquent les cycles de vie et de mort successives. Le "grand oeuvre" ouvre au plan divin qui est a-temporel puisqu'il concerne l'éternité de l'âme ainsi sauvée selon les concepts chrétiens.
On aura reconnu derrière l'Ida lunaire et le Pingala solaire des indiens, l'animus et l'anima de Jung. Ces deux pôles encadrant Sushuma, le canal de la colone vertébrale de l'être "verticalisé" ou encore "vertébré" (à quoi j'oppose l'invertébré immoral et confus). C'est par Sushuma que passera "le feu sacré" de la kundalini. Ce "feu sacré" est semblable au "feu secret" des alchimistes. Il ne surgira qu'au moment de la noce chimique, soit l'union de ida et pingala, c'est à dire l'équilibre parfait du féminin et du masculin en l'homme et sa fusion. Et seul le centre du coeur et donc l'amour permettra cette union et cette fusion qui dépasse le stricte plan physique et concerne l'âme, cela même s'il met en jeu les énergies sexuelles "d'en bas" qui au lieu de prendre le chemin de la procréation s'élèvent alors dans "la Création". C'est le principe même de "la sublimation" des énergies dites "inférieures" qui attachent sinon au plan matériel.
Voilà pourquoi il n'est pas un seul authentique maître initié du passé qui n'ai vanté "l'amour" et "le féminin". Il a d'autant plus valorisé "le féminin" qu'il l'a vu minimisé et dévalorisé par la culture occidentale et de longs siècles de patriarcat. Le "masculinisme" ne valorisant que le pôle masculin ayant atteint son apogée lors de la dernière guerre mondiale où l'on cherchait partout "l'homme fort", le "surhomme". Il n'est qu'à comparer les écrits d'un Julius Evola entièrement faschisant car donnant précisément dans ce masculinisme avec ceux d'un Steiner par exemple tentant de montrer la voie "du féminin". D'ailleurs, on rira de tous ces gens se prétendant "steinérien"... S'ils l'étaient vraiment, ils seraient réincarnés en femme et non en homme ! Puisque c'est la voie qu'a indiqué Steiner comme étant celle de "l'évolution".
J'ai déjà cité l'ouvrage de Julius Evola "La Métaphysique des sexes" où l'on peut juger du préjugé sexiste d'un "masculin" considérant le féminin comme une chose à utiliser. Du haut de ce préjugé, il se gausse d'ailleurs des vues de Jung qu'il traite par le mépris et regarde d'un air condescendant ceux qui ont pris la voie de l'amour car ils lui paraissent "vaincus". C'est dire comme ce livre est édifiant sur les erreurs masculinistes du fachisme.
Dans la logique de "l'éternel retour", on voit revenir en force ce "masculinisme" qui va de pair avec une pensée "réactionnaire" d'un refus instinctif d'une évolution synonyme d'ouverture à l'inconnu. Et, on le sait : l'inconnu fait peur à beaucoup. D'où "la réaction" consistant à un retour en arrière, lorsque les choses étaient sûres et convenues. Cycliquement donc, dans cette logique "d'éternel retour" il y a tentative d'ascension vers un progrès humain et "réaction" consistant à refuser cette évolution pour s'aggriper à nos certitudes passées.
Dans ces conditions, le "grand oeuvre" au plan collectif ne peut s'accomplir et l'évolution achoppe. Il n'y a pas "spiritualisation" de la matière et donc libération du Joug de Saturne.
L'initié voit la tendance perverse actuelle dans la théorie du genre consistant à nier toute différence entre masculin et féminin. Il y a là une "confusion" de laquelle ne peut sortir ni complémentarité, ni amour. Puisque l'amour suppose le respect de la différence justement. Ou bien l'on voit le retour en force de la mysoginie la plus notoire avec un Erdogan disant clairement "le féminin ne pourra jamais être l'égale de l"homme" car à l'aune d'une pensée matérialiste et physique, la "loi du plus fort" au plan physique continue de régner.
Il est donc excessivement important de rappeler la différence des deux "genres" et le fait qu'elles existent en l'homme comme en la femme et donc en tout être humain car c'est de la réussite de cet équilibre que dépendra "sa délivrance", c'est à dire le fait de parvenir à l'éveil de la kundalini qui permettra son authentique transformation. L'alchimiste parlera de la cohabitation réussie du feu et de l'eau... Façon symbolique de dire exactement la même chose.
Malgré ce que l'on pourrait penser, mes propos n'ont strictement rien de "féministe" puisque je vois des femmes nourrir exactement le même mépris que les hommes à l'égard de leur part féminine et donc "des femmes" en général. Il ne suffit donc pas d'être femme pour être évoluée. Certaines femmes en sont même à ne considérer leur fémininité qu'à l'aune de leur vagin et de leur clitoris, c'est à dire sur un plan physique et seulement physique. Ce sont ce que j'appelle des "femmes abimées" car elles développent en elles des traits plus masculins que féminins sous l'influence de la pression collective ou d'un mouvement féministe qui ne cache pas son désir de revanche après des siècles d'oppression. Or l'esprit de vengeance n'a jamais mené personne à rien de bon.
On peut dire qu'accepter "sa féminité" revient à accepter "sa vulnérabilité" afin d'en faire une force spirituelle. Or, dans un monde hyper compétitif, hommes comme femmes auront tendance à la nier et à la refouler pour adopter un comportement "viril" les éloignant toujours et davantage de ce qui peut les transformer dans leur matière même, à savoir : l'amour. L'amour de soi notamment et non le mépris de soi-même.
Que vient faire l'astrologie karmique en cette affaire ?
Elle vient notamment, en enseignant la réincarnation, rappeler à l'âme de l'homme comme de la femme qu'il est un être en voie de complétude ayant eu des incarnations dans les diverses polarités. Ce qui accroit nécessairement son champ de conscience et permet à terme "une expansion de conscience". On cesse alors de s'identifier à un seul sexe pour envisager les deux polarités en soi. D'ailleurs, les noeuds lunaires eux-mêmes comme point de jonction entre la course de la Lune et du Soleil montrent la voie de "l'unité" de l'âme qui peut s'apparenter au canal de Sushuma par lequel passe "le feu sacré". C'est ce feu sacré -et lui seul- qui permettra à terme de trancher le noeud gordien et se rendre maître "du dragon" puisque l'axe des noeuds lunaires nous parle de la tête et de la queue du dragon. Vieux symbole de l'attachement de l'âme à la matière.
La vérité spirituelle on le voit est fort simple et seul les sophistes et les pervers sont venus la dénaturer en nous parlant notamment de "mort de l'ego" tandis qu'il s'agit au contraire qu'il croisse et grandisse jusqu'à fusionner avec le grand tout. Le petit cercle solaire circonscrit dans un coin du thème doit atteindre la taille du cercle zodiacale pour rejoindre la dimension "du tout". C'est ce que voulait dire Jung en évoquant comme finalité ontologique l'accès à "La Totalité". La vérité spirituelle est simple et accessible en effet à tous. Mais à condition d'être dans cette démarche de "rendre sacré" sa propre vie. Or, chemin faisant, quantité d'obstacles seront là pour vous faire renoncer à ce sacrifice naturelle de l'âme à sa survie et son entrée dans le plan divin et éternel qui est "délivrance" de la vie conditionnée et limitée que nous connaissons ici bàs et auquel nous sommes condamnés à revenir, prisonniers du Samsara, c'est à dire du jeu de l'illusion. A cet égard, il est bon de dire que "la synchronicité" exprimée par Jung est en réalité et précisément "la lila" dont parle la spiritualité indienne comme "jeu de l'illusion" liée à nos sentiments et émotions. Ceux qui tentent de rationaliser cette synchronicité ne sont donc pas sortis de l'auberge tant qu'ils n'admettent pas poursuivre une illusion... Et l'admettre suppose là un détachement mental tandis que beaucoup mettent un point d'honneur à élucider rationnellement cela. Et je le dis : mission impossible... Et ils peuvent passer des vies à la poursuivre... Et donc, à la poursuite de cette chimère mentale(1) : ne jamais atteindre la délivrance.
L'astrologie karmique en nous aidant à comprendre la nature de l'obstacle et en nous rappelant au besoin qu'il est précisément celui que nous n'avions pas su surmonter dans une vie passée nous aide considérablement à transformer notre plomb en or et par conséquent à "spiritualiser" notre matière et notre vie. C'est "la voie du héros" évoquée par l'authentique spiritualité car accéder à ce stade exige de fait un certain "héroïsme". Et là, je rebondis sur le signe du Sagittaire dans lequel passe actuellement le Soleil car cet héroïsme est typiquement sagittarien du type évolué, c'est en effet en ce signe que l'on rencontre "le feu sacré" qui permet de surmonter l'obstacle. Et il évoque bien sûr l'impérative "foi" nécessaire pour y parvenir. Voilà pourquoi rien ne m'a fait plus plaisir dernièrement que d'entendre que mes livres avaient rendu la foi à un homme qui l'avait perdue. Un seul homme retrouvant "la foi" peut bouleverser bien des choses...
Psychique et spirituel
Il convient aussi de dépasser une idée reçue que l'on entend dire fréquemment concernant la distinction entre psychique et spirituel. Beaucoup sont convaincus que la psychanalyse est une voie perverse car en réalité ils parlent des idées fausses transmises par Freud et ses disciples. Comme bien souvent dans l'histoire, la vérité advient avec le mensonge. Et l'alter ego de lumière de Freud a été C.G Jung tout d'abord disciple puis opposant de Freud. Notamment concernant ses thèses pan-sexualistes face à quoi Jung a rappelé que l'instinct primordiale de l'homme était spirituel et non sexuel. Il est aussi considéré comme l'un des pères de la psychanalyses mais les tenant et défenseurs de Freud n'en parlent guère et il est peu ou mal enseigné.
En réalité, il parait peu probable d'en comprendre les concepts réellement sans connaissance ésotérique pour les raisons évoquées plus haut concernant "le retournement de la pensée" qui permet d'accéder à une vraie pensée ésotérique et non à la seule répétition dévote des maîtres à penser de ce domaine.
Le psychique, même s'il est d'un niveau plus bas que le spirituel, n'est pas indépendant de ce dernier. Il faut clarifier le plan psychique pour ouvrir l'issue permettant d'accéder au spirituel. C'est cela "travailler sur sa matière" en l'occurence, toute la matière précisément "psychique" tels que les rêves, etc. Plus on clarifie ce plan grâce à l'outil du corps mental, plus on le "nettoie"... C'est ce que les religieux appellent "nettoyer sa robe" afin de pouvoir accéder "au Royaume"...
Régulièrement les hommes ont achoppé dans l'histoire en confondant "croyance" et "conscience". La croyance considère le monde comme un objet extérieur à conquérir pour y imposer "sa" vision de la perfection, de dieu, etc. Tous les fanatismes procèdent de cette erreur. La conscience, elle, nait de l'expérience et du travail sur soi. C'est cela qui "éclaire", non une lumière extérieure. Plus la conscience grandit, plus la lumière se fait en soi jusqu'à l'ouverture de "la porte étroite". C'est de lumière intérieure dont il est question et seul celui qui travaille a être "juste" plutôt que "puissant" y parvient. Jung a parlé d'inconscient précisément pour le différencier du conscient qui doit être développé par la clarification de l'inconscient.
Lorsque Jung écrit "l'âme et ses symboles", "'homme a la découverte de son âme", "Le divin dans l'homme", il agit en vrai chrétien ayant trouvé l'accès ! Et pour cela, il s'appuie sur les connaissances traditionnelles que sont l'alchimie et l'astrologie. C'est grâce à ses connaissances alchimiques qu'il a pu cerner le processus "des métamorphoses de l'âme" et l'enseigner.
Donc le travail sur le psychique à quoi ouvre la psychanalyse à condition d'être associé à la foi bien sûr (ce qui le distinguera du nombrilisme commun que l'on prend pour de la psychanalyse), est LE CHEMIN qui mène authentiquement à la réalisation spirituelle.
Voilà pourquoi je dis notamment à mes élèves qu'il serait tout à fait anormal qu'au terme de la formation ils n'aient pas transformé leur vision du monde puisque cette connaissance est destinée à les élever en conscience. Mais cela sera impossible s'ils ne sont pas dans la démarche de "rendre sacré" et non d'acquérir simplement un diplôme et une connaissance qu'ils pourront monnayer. Car alors, ils feraient de l'authentique "magie noire" telle que la définit Jeremy Narby... Et je les en préviens.
© Laurence Larzul - 26 novembre 2014
(1) Qu-est ce qu'une "chimère" ? C'est précisément un animal mythique à la forme invraisemblable et variée montrant les productions de l'esprit humain ne s'étant pas détaché de sa part animale... On peut apparenter cela aux créations délirantes d'Uranus que Saturne a du châtrer afin qu'il cesse de créer n'importe quoi "malgré lui" ou "à l'insu de son plein gré" du fait d'un subconscient non nettoyé et purifié.
Que l'homme soit naturellement "créateur" comme le dit communément le New Age, c'est un fait connu de longue date. Le problème n'est pas qu'il soit ou non créateur. Le problème est qu'il se rende maître de ce qu'il crée par LA MAITRISE de lui-même. Cela afin de ne pas créer ce qui peut le détruire. Bref, on ne voit pas où est le scoop à revendiquer "un esprit créateur". Le scoop serait plutôt de prendre conscience de ce qu'il crée afin que sa création soit bonne et profitable à tous. Ce qui implique nécessairement le perfectionnement de l'homme par la toute aussi traditionnelle "vertu". 
La "loi d'attraction" dont on nous rebat les oreilles n'attirera à l'homme que ce qui est tout aussi imparfait que lui. Cela : en vue de sa prise de conscience.
L'authentique religion lorsqu'elle enseigne "la morale", "la vertu" ne fait qu'enseigner "la bonne hygiène mentale" car c'est bien de sa seule et propre folie que l'homme est toujours victime. Cette "folie" procède toujours de sa faiblesse qui a laissé toute latitude à "ses démons" car si l'homme a une part divine, il en a aussi une démoniaque comme l'enseignait Denys l'Aéropagyte. A lui de se rendre maître et plus fort que "ses démons"...
Et certes la psychanalyse nous parlant de "névrose" plutôt que de "démons" a bien égaré les hommes dans leur quête de vérité... Mais c'est surtout l'esprit rationaliste borné au visible et au quantifiable qui en est la première cause. Voila pourquoi il est bon de rappeler qu'un des pères de la vraie psychanalyse tel que Jung, avant même d'être médecin, était surtout initié aux sciences ésotériques et d'un gabarit un peu supérieur à celui d'un Julius Evola et de tous les fous faschisant du nazisme.

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