N'en déplaise aux esprits qui voudraient faire de l'astrologie une "science morte" et à jamais figée dans ses dogmes premiers, comme il existe des langues mortes, l'émergence de la Lune Noire montre à l'inverse la vivacité de cette science qui n'a pourtant pas manqué d'ennemis historiques pour chercher à la tuer. En tant que "science de la psyché" évoquant le lien qui relie l'homme au "grand tout", il faudrait que le monde aie définitivement perdu son âme pour que l'astrologie ne poursuive plus son évolution via son discours et donc son "logos".
Il est un fait que le sujet de la Lune Noire a émergé de façon assez récente dans le discours et la connaissance astrologique, si l'on sait que cette science est multimillénaire. La littérature astrologique n'a en effet commencé à aborder la symbolique du second foyer de la Lune, qu'avec Don Néroman dans la première moitié du XXe siècle, précédé par Sepharial, à une époque où l'on appelait encore "Lune Noire" un mythique second satellite de la Terre qui ne fut jamais repéré par les astronomes mais dont une lointaine tradition sumérienne prétendait l'existence. Astrologue et ingénieur, ce dernier en avait "prédit" mathématiquement l'existence. Les premiers auteurs/chercheurs traitant sérieusement du sujet sont tous nés au début du XXème siècle mais pour beaucoup, ils n'ont fait paraître leur réflexion qu'à la fin de ce siècle.
Les auteurs de l'époque, encore tout imprégnés de l'ésotérisme du siècle passé, mêlèrent spontanément sa symbolique à celle de Lilith dont le thème, avec celui d'Isis, était très présent dans les milieux ésotériques, poétiques et littéraires de la fin XIXème. Ceci en relation avec la Kabbale qui mit au goût du jour Lilith, la première femme d'Adam, rebelle et sulfureuse. Et les débuts de l'Egyptologie avec les découvertes de Champollion pour ce qui concerne le culte d'Isis.
Gérard de Nerval (pour la France mais dans ses oeuvres inédites), Aleister Crowley **(pour l'Angletterre) firent en effet de Lilith leur thème de prédilection et leur source d'inspiration, parmi d'autres, dont Victor Hugo qui, dans "La Fin de Satan" associe lilith à Isis.
Issue de cette culture judeo-chrétienne, elle évoque la vision "obscure" de la femme, associée à une pulsion sexuelle coupable et vécue dans l'interdit. Elle était alors associée à la femme "sexuellement inaccessible", entraînant fatalement vers "le mal". Nécessairement pleine de "magie noire" et de "sorcellerie", selon l'image envoûtante de "la vamp", version glamour et plus actuelle de la sorcière d'antan.
On peut en effet voir dans cette première approche, la résurgence d'un certain paganisme, faisant flamboyer la "femme brûlée" et revivre la sorcière dans les esprits. Ces derniers, encore contrits de tant de siècle intolérants et d'une inquisition exerçant sa violente autorité sur les âmes, projetaient encore "le mal" dans la Lune Noire, que l'on appelait alors encore Lilith. Sauf les courants néo-paiens, qui loin de toute notion d'interdit, perpétuaient secrètement une ancienne tradition de sorcellerie toujours vivace en occident. Et, ce, particulièrement dans les pays anglosaxons (la fête d'Haloween récemment réactualisée est la manifestation de cette survivance païenne).
Durant tout le XXème siècle on continue de la percevoir de cette façon obscure et infernale. Des auteurs telles que Joëlle de Gravelaine, l'évoquant sous la forme d'un "vagin dentelé" et Jacqueline Aimé, l'associant à Hécate, poursuivant l'inspiration du poète Jean Carteret, la traiteront essentiellement sous cet aspect avec des ouvrages parus en 85 et 91 sous le titre "Le Retour de Lilith" pour la première. Ou bien "La Lune Noire, Un Monde Interdit" pour la deuxième.
Georges Ruchet, le premier, dès 1985, n'y verra qu'un simple "Axe métaphysique", commençant ainsi à clarifier le sujet, tandis que Jacques Coutela, leader du mouvement de sorcellerie néo-païen de la Wicca française, l'obscurira davantage. Son livre, paru en 1987, maîtrise bien peu le sujet par absence de profondeur philosophique, mais il oeuvre clairement, peut-être sans le savoir, dans la continuation de la pensée magico-sexuelle d'Aleister Crowley. On voit dans cette approche la survivance d'un occultisme sexualiste dont la Wicca, originaire de l'île de Man, perpétue les "initiations" en sorcellerie, pratiquant encore le sabbat au sein de leur organisation (l'un comme l'autre, entraînés par leurs démons auxquels il avaient bien complaisamment cédé, n'ont pas eu une fin bien lumineuse...)
Mon ouvrage, paru pour la première fois en 1991, marque une rupture complète avec ces approches pré-révolution féministe et sexuelle. Ayant 6 ans en mai 68, je vis la nécessité de revisiter la symbolique de la Lune Noire et d'en réactualiser le discours. Paru tout d'abord sous le titre "Comprendre la Lune Noire, une approche démythifiée, pratique et positive", je m'emploierai à extirper la Lune Noire de la sulfureuse gangue fantasmagorique, liée à une vision de la femme révolue et un carcan de morale catholique qui n'était plus d'époque. Ceci pour démontrer que la Lune Noire, dans une optique jungienne des choses, participe essentiellement au processus d'individuation. Finalement, liée au karma, elle doit jouer son rôle de "défi karmique de transmutation" pour mener l'individu à l'éveil et donc "la libération". J'y montre que si l'observation de notre sexualité -et de ses éventuelles déviances- peut "guider" ce cheminement inconscient, la sexualité en elle-même n'est en rien prônée comme une fin en soi ou une pratique initiatique, comme c'est le cas dans les mouvements sexualistes issus du paganisme ou des bacchanales grecques.
Les vraies doctrines traditionnelles ne refusant pas la sexualité et incitant à y voir une "source d'éveil" conduisent TOUTES à inviter "le dévôt" à une élévation et une sublimation de son désir sexuel et charnel. A faire passer la "pulsion désirante" à l'Amour spiritualisé. C'est à dire à élever les çakras inférieurs au niveau de celui du Coeur, tout d'abord, en développant la capacité d'amour et de dévotion, puis au cakra couronne, dans une logique ascensionnelle orientant la sexualité vers la transcendance et non la reproduction.
Nous sommes donc loin d'une incitation à assouvir bestialement tous ses désirs comme le prône le courant de "libération sexuelle". Ce n'est pas la sexualité qu'il faut libérer : c'est l'âme. Puisque sur ce chemin, il est question de "reconnaître la bête" (nos démons, notre "ombre") et de la dompter (au lieu de la refouler comme le prône la voie catholique qui "coupe" et sépare l'individu de son corps).
Approchée de façon théorique mais aussi pratique, l'incidence très active et concrète de la Lune Noire dans le thème est explorée dans mon ouvrage, démontrant l'importance "technique" de l'intégrer dans la lecture du thème astrologique pour faire surgir à la conscience la problématique existentielle de l'individu. Laquelle, comme je le précise, peut entièrement "refouler" les énergies planétaires du thème si elle n'est pas tout d'abord démasquée dans son éventuelle entreprise de "sournois sabotage".
Cet ouvrage, le premier de mon oeuvre, inaugure la série des 4 ouvrages que je ferai paraître, comme fruit d'un travail d'élaboration d'une science astrologique du XXIème siècle. Une astrologie novatrice, réintégrant le karma dont la doctrine fut refoulée dans l'ésotérisme par des siècles de joug catholique.
Bien que Don Neroman, relie spontanément la Lune Noire au Dragon (noeud lunaire) dès sa première approche, il manquait à ce dernier (et à ses successeurs m'ayant précédé) la résurgence de cette vision traditionnelle et spirituelle de la réincarnation pour articuler un propos réellement cohérent sur la fonction de la Lune Noire dans le thème. Si mon ouvrage fait dorénavant référence sur le sujet c'est sans nul doute parce qu'il est le plus fidèle à l'intuition première de Don Neroman situant, techniquement, un lien évident entre la Lune Noire et les Noeuds de la Lune. La pièce manquante du puzzle était enfin là...
Notons que selon ce qu'en rapporte Didier Racaud, Don Neroman, s'associait à Georges Antarès (qui fut mon maître "livresque") pour déplorer que les astrologues aient perdu le sens sacré de leur science... Et il est un fait qu'avec l'Astrologie Karmique telle que je l'enseigne, elle retrouve précisément sa dimension spirituelle et sacrée perdue... Et ce, au sein même de notre culture chrétienne.
A ma suite, des auteurs canadiens, Marc Bériault et Renée Leboeuf continueront de promouvoir une vision évolutive de la Lune Noire, soulignant son rôle fondamental dans "l'individuation", selon la psychologie jungienne vers laquelle mon ouvrage avait déjà orienté le lecteur. Ceci, sans nécessairement intégrer le karma mais ouvrant sur une approche chamanique pour ce qui est du livre de Marc Bériault.
On trouve autour de Lilith toute une prose nettement plus obscure et sulfureuse sur laquelle le dossier agencé par Daniel Giraud** fait en quelque sorte un point. Il faut voir en cela le fait que "la révolution", féministe et sexuelle, n'est pas encore parachevée en termes d'évolution humaine et d'initiation collective.
Le sujet reste donc encore bien souvent "confus", dans des esprits peu éclairés pour lesquels elle joue alors un peu le rôle d'un fourre-tout fantasmatique. En effet, pour beaucoup la Lune Noire n'est encore qu'un sujet fascinant ou inquiétant, qui reste à élucider. "Monde interdit", "Vertige de l'Absolu", "interprète du noeud originel" tous ces sous-titres associés au sujet continuent d'en montrer le caractère "enigmatique" que je soulignais dès 1991 en voyant en elle le lieu "d'une quête et une enquête qui restait encore à mener...".
Pour ma part, cela m'a mené à réintégrer le karma dans ma pratique de l'astrologie et à faire ainsi, dans les pas de Jung, "un pont" avec la sagesse orientale pour une astrologie enfin "universelle". Laquelle s'impose tout bonnement au bon sens à l'heure de la mondialisation et d'une réconciliation entre orient et occident...
ASTRONOMIE DES ASTROLOGUES
Sur un plan astronomique, Lilith fut un temps confondue avec un satellite de la terre, puis avec un astéroïde parmi ceux, nombreux, découverts au XIXème siècle.
Il faudra attendre Jean Billon, avec son ouvrage "l'Univers des astéroïdes" auquel je ferai écho dans son ouvrage dès 1991, pour définitivement ne plus confondre l'astéroïde Lilith, avec le second foyer de la terre en relation avec l'orbite lunaire : la Lune Noire des astrologues****.
Notons que concernant l'émergence d'un nouveau regard sur la femme : les astéroïdes y font largement écho. Mais ils ont l'inconvénient, par rapport à la Lune Noire, de "morceler" la femme, au lieu de la réunifier.
Il faut voir en cela l'inversion du mythe d'Isis et d'Osiris. La femme n'ayant pas rencontré Osiris, celui qui "pèse les âmes" comme le dit Joëlle de Gravelaine, mais que l'on peut voir comme sa simple "âme soeur", vit son propre "morcellement" plutôt que son retour vers l'Unité Originelle.
Evoquant les divers aspects du divin tels que vécus et manifestés au cours des temps et des cultures, les astéroïdes ne font écho qu'à un être morcelé et non pas encore réunifié par l'Amour...
C'est la Lune Noire qui guide l'être vers sa réunification...
Ne surtout pas confondre, donc, Lilith et la Lune Noire
Néanmoins, ceci ne fait que conforter la nécessité de bien séparer la Lune Noire astrologique du mythe de Lilith. Mythe que l'on peut considérer comme étant à l'origine de ce "morcellement" du féminin, comme pendant au morcellement du masculin auquel il fait miroir.
On le sait, le syndrôme des "personnalités multiples" est une pathologie clairement identifiée par la psychanalyse.
En l'inscrivant comme actrice majeure de l'astrologie karmique en tant qu'outil de la nécessaire transmutation des empreintes et mémoires karmiques, je réinscris la Lune Noire dans une logique réincarnationniste très présente dans la pensée kabbaliste qui adhère à cette vision des choses, mais, ce, pour démontrer que loin de ce que voudrait nous enseigner la tradition judéochrétienne, elle peut être l'artisan de la "libération" du cycle des réincarnations, tandis que toute la pensée biblique l'a rendu responsable de "la Chute" (dans le cycle des réincarnations, précisément).
En outre, tout mon propos s'articule sur une vision taoïste qui, loin de toute révolte féministe considère que la problématique féminine appartient à la psyché des hommes comme des femmes, chaque individu étant intimement constitué de ces deux polarités. La sexualité, dans ce contexte, ne fait que le trait d'union. Cette sexualité ne devient "perverse" qu'en raison du déséquilibre de ces deux polarités en l'être ou du déni/refoulement de cette aspiration légitime à la complétude et à l'équilibre intérieur source de bien-être et de plaisir.
Ainsi est-il tout aussi urgent pour la femme que pour l'homme de "transmuter" cette Lune Noire qui la conduit, sinon, à vivre sa féminité sur un mode tout aussi "obscure" que l'homme.
On ne peut que faire le constat, sinon, d'un excès de valeur masculine menaçant pour la fécondité naturelle de la planète et source de déséquilibre. Et il appartient à la femme, principalement, de renouer avec les valeurs féminines afin de faire mentir la Lune Noire réputée pour être stérile et source d'hécatombes.
Ce n'est qu'en raison du "refoulement" induit par des siècles de violence historique que la femme en est venue à dénier sa profondeur douce et aimante, afin de survivre dans un monde dur et compétitif.
Tant qu'elle reste dupe du mythe trompeur de Lilith, la femme pense se "retrouver" parmi les Déesses éparses des astéroïdes. Or, ils ne font en réalités que parler des divers aspects d'une seule et unique divinité dans sa polarité féminine. Les astéroïdes, dans cette optique, ne seraient que les cailloux du Petit Poucet l'invitant à retrouver le chemin de sa féminité-source en son propre cosmos/inconscient.
A cet égard, affronter lucidement la problématique de la Lune Noire apparaît comme un souhaitable raccourci.
Il faut noter qu'en occident au moins, nous avons connu un long temps de paix, un univers matériellement plus facile. Et si la femme "libérée" peut enfin prendre une place, il paraît impératif que cela ne soit pas au détriment de sa féminité en se montrant plus misogyne encore que l'homme, ou bien trop assujettie au désir de lui plaire pour incarner une "vraie" femme qui serait libérée de la vision fantasmatique que l'homme peut en avoir. Cette femme là sera nécessairement non authentique.
L'ignorance de "nos profondeurs" concerne tout aussi bien l'homme moyen que la femme. Prendre le temps de se connaître et de s'étudier en profondeur peut être considéré comme une attitude "féminine", dans un monde allant toujours plus vite, toujours plus loin, animé par la seule rivalité compétitive.
Moins on s'accorde le droit à cette apparente "passivité" de la pensée et de la réflexion, plus on court dans une constante fuite en avant, où l'homme ne fait que "rejouer" l'impératif psychologique d'une libération du masculin face à la mère, qui, en le gardant jalousement prisonnier d'un état infantile, empêche ainsi la naissance d'un Homme véritable.
Ainsi, dans un jeu de miroir réciproque et déformant hommes et femmes se piègent mutuellement dans un état régressif, plutôt qu'évolué.
En effet, là où l'homme croit "avancer", il ne fait en réalité que fuir... Fuir une emprise maternelle obscure face à laquelle il ne parvient pas à s'affirmer vraiment, restant dans l'indétermination et l'indifférencié. Là où la femme se sent "bafouée", elle ne réalise pas que c'est le miroir de sa propre propension à renier sa féminité authentique ou à la vivre sur un mode archaïque compulsif.
L'emprise d'un archétype millénaire
Si Jung, dans l'ouvrage "LA REALITE DE L'AME - 1. Structure et dynamique de l'inconscient (paru à la Pochothèque) nous rappelle que l'archétype de notre monde actuel est celui de "la Mère et de l'Enfant", soit d'un Eternel Féminin qui n'aurait toujours affaire qu'à un Puer Aeternus (et donc un éternel enfant), c'est bien le fait d'une féminité qui n'a pas conduit l'Homme à l'âge adulte et accepté de couper le cordon.
Alors, oui, le féminin continue d'être perçu comme obscure, dévorant, régressif pour l'homme qui n'a de cesse d'en fuir le danger d'absorption/annihilation. De là, quantité de malentendus psycho-affectifs. De là, aussi, une nature perçue comme hostile et "dangereuse" que l'on n'a eu de cesse de soumettre et de dompter, jusqu'à sa surexploitation et la naissance, en réaction du tout nouveau soucis écologique. Mais ce "soucis" est-t-il sincère tant que la valeur virile de compétition règne ? Et avec elle, dans son sillage, l'entropie de destruction ?
C'est en tout cas bien, dans une optique de "croissance" qu'il faut voir l'oeuvre de la Lune Noire qui a pour impératif de "faire grandir" l'être en son intimité. En rappelant, qu'en elle se joue aussi la dialectique nature et culture.
Et il s'agit de "grandir en Amour" en sublimant l'état de manque propre à l'incarnation et en transmutant tout ce qui a fait chuter l'homme dans son aspiration à sa réalisation ultime.
Il y a bien entendu une "génèse" à ce mal premier perpétué et "rejoué" dans les temps et les diverses incarnations, jusqu'à pervertir le chemin de l'homme vers la lumière et lui faire chercher des extases douteuses dans lesquelles il se perd et s'abîme toujours et davantage...
Et c'est bien dans le "trou noir" représenté par la Lune Noire dans son thème qu'il menace de chuter s'il ne reprend résolument la voie de la réascension, et ce, tout particulièrement par la lumière qui peut éclairer son chemin et son destin, en en comprenant, notamment, le karma et les épreuves qui sont à surmonter/transformer.
Voilà pourquoi, la Lune Noire, comme point fictif dépendant de l'orbite lunaire, nous parle bien de se libérer du "cercle des générations" maintenant l'homme dans un état infantile, prisonnier d'une "matrice" le conduisant à rejouer perpétuellement un même mal premier, dont le mythe de "l'Eternel Retour" se fait écho.
Bien qu'évoquant un "absolu", un "interdit" il serait parfaitement puéril de penser que cet état de maturité intérieure, - pourtant seul garant d'un "monde meilleur"- reste inacessible à l'Homme. Bien au contraire, il semble que le 3ème millénaire lui ouvre toute grande les portes menant sur ce chemin via un retour à l'équilibre du féminin et du masculin.
Et c'est dans une féminité assumant la responsabilité d'élever l'homme à l'âge adulte -comme une mère digne- que ce chemin s'ouvre. Il convient sans doute pour cela qu'elle-même accepte de couper le cordon qui la relie à sa propre mère pour se concevoir dans une maternité plus spirituelle et affranchie des besoins archaïques et primaires puisque de fait, la culture a permis d'en maîtriser les impératifs premiers.
Ne reste pour l'homme et pour la femme qu'à intérioriser ces progrès extérieurs d'une dualité parvenue à un progrès de civilisation...
Il va de soi, alors que dépassant la seule psychologie des profondeurs, la Lune Noire est essentiellement métaphysique si l'on s'en tient à la définition qu'en donne Wikipédia, "Elle a aussi pour objet d'expliquer la nature ultime de l'être, du monde, de l'univers et de notre interaction avec cet univers". La préposition "meta" signifiant tout à la fois : « au milieu, parmi, avec, entre, après" et "physique" étant relatif à la "nature". Or, "être partout dans les temps" est bien un attribut du divin. Renouer avec sa dimension refoulée revient donc bien à renouer avec son omnipotence et se donner les moyens de la considérer consciemment à l'oeuvre dans nos profondeurs...
Laurence LARZUL - 22 mars 2008 -
Une photo de Laurence LARZUL, auteur de Comprendre la Lune Noire, en pleine "gestation" du livre, quelques trois ou quatre ans avant sa première parution en 1991, à son retour de Saturne, à 29 ans.
Même en mimant l'exhibionnisme : "noir c'est noir ..." pour qui n'éclaire pas le sujet...
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