Féminin, masculin et évolution
L'envie d'écrire cet article surgit après avoir entendu une émission intitulée sur "La "Psychanalyse, une imposture ?" J'ai des réserves sur Michel Onfray dont l'athéisme revendiqué atteste à mes yeux d'une absence de profondeur philosophique, mais quelle jubilation de découvrir en lui un iconoclaste affirmé, dénonçant l'imposture de Freud. Vous verrez dans cette émission Boris Cyrulnik dire "Il aime l'argent, c'est pas grave", tandis que Onfray dénonce cet appétit, à juste titre, si l'on sait que l'appat du gain a conduit Freud à s'acoquiner à l'industrie pharmaceutique pour valider certaines solutions thérapeutiques basées sur la cocaïne. Certains disent même qu'il aurait été cocaïnomane. Il y en aura pour dire "Et alors ?, on peut expérimenter". C'est faire fi de la plupart des auteurs des années 60 qui étant passé par là, finissent par dire que ce n'est pas la bonne voie. A part les chaman d'Amazonie apprenant à maîtriser les hallucinations induites par les plantes, tels qu'en parle par exemple Jeremy Narby dans "Le Serpent Cosmique", peu sont aptes à dominer l'emprise d'un produit. Ils finissent donc détruits et toxicomanes, non pas "évolués". Je le redis, je le répète car cette "fantasmagorie" continue à en perdre beaucoup dans des voies sans issue.
Je constate toutefois avec plaisir que nous avons de moins en moins de "freudien" et de plus en plus de jungien en psychanalyse. Michel Onfray n'arrive donc en quelque sorte que pour enfoncer la porte déjà ouverte d'un "redressement" qui oriente vers une pensée plus lumineuse. En effet, si Freud m'est toujours apparu plus risible que sérieux, c'est notamment en raison de ses thèses absurdes sur la femme que Onfray relève sans rien laisser passer. Une fois que l'on a lu cela, il est en effet difficile de poursuivre la lecture en s'imaginant trouver quelque lumière chez Freud.
Mais cette émission qui me donne envie d'écrire est surtout là pour me permettre de rappeler une chose qui n'est pas suffisément dite. C'est de rappeler à quel point la pensée a été majoritairement construite, dans notre société patriacale, par des hommes. Mais pas seulement des hommes, surtout par des penseurs essentiellement misogynes. Il y a en effet, historiquement, non seulement une misogynie "héritée" culturellement, mais aussi un antisémitisme. Actuellement, un Alain Soral par exemple exhume de la littérature tous les passages antisémites des "grands" auteurs. On peut faire la même chose concernant les passages misogynes. Ce qui est hilarant vu de notre époque. Comme si c'était là la marque "d'un grand esprit". Alain Soral ne relève pas les pensées misogynes, les prenant pour acquises, mais tout son discours ainsi que celui d'un Zemmour est empreint de cet esprit faussé par des siècles de patriarcat. Ainsi, de même que Freud, ils pensent que la femme n'est bonne qu'à tisser et que c'est le seul génie qu'elle a donné au monde.
La vérité est pourtant dans cette phrase "cherchez la femme derrière tout grand homme". Rappellera-t-on assez combien il fut dangereux d'émettre une opinion nouvelle dans les temps anciens ? N'est-il pas normal que ce soit les hommes qui aient été porte parole des femmes étant mieux armés physiquement pour faire face ? Concernant "la chasse aux sorcières" qui a sévi durant l'inquisition, il n'était même pas besoin d'exprimer une opinion, le seul fait d'être femme et sexuellement attractive vous rendait coupable de commerce avec le diable !!! Oui, on disait que pour ces femmes, l'homme ne sert à rien, que c'est seulement le diable qui pouvait les satisfaire sexuellement !
A l'heure où la femme évolue librement surtout dans notre pays, il est bon de rappeler de quoi nous revenons !! Rappelons donc que la femme n'a le droit d'avoir un compte en banque personnel que depuis les années 60 et le droit de vote depuis 1945. Historiquement, cette liberté est donc toute récente. Auparavant la femme était muselée et cantonnée au foyer. Si jamais elle était "libre" c'est à dire non mariée à quelque parti intéressant pour la famille, elle était considérée comme "femme publique" et devait se justifier si elle se promenait seule dans la rue la nuit tombée. Sinon, pour les autorités, il était évident qu'elle ne pouvait que "racoler" quelques clients potentiels, n'ayant pas de mari pour subvenir à ses besoins.
Je rappelle tout ceci surtout pour dire que concernant Freud, il faut comprendre surtout qu'il n'était pas un "esprit libre" et participait des préjugés de son temps concernant les femmes. Ce "préjugé" est si ancré que certaines femmes n'ayant pas plus l'esprit libre l'ont intégré aussi.
Mais cet "archaïsme" lié au démon de la misogynie perdure. Ainsi, si on lit Steiner par exemple, prétenduement "éveillé" spirituellement, il vous expliquera savamment que le féminin "n'est pas fini" et qu'on en voit la trace dans les comètes qui seraient des planètes non abouties et féminines. Pareillement, Platon qui enseignait la réincarnation pensait que s'incarner en femme était du même ordre que de régresser au plan animal. Voyez que ces pseudo esprits "éclairés" étaient gravement handicapés par ce démon de la misogyne et ne pouvaient donc penser correctement. Et pourtant, si on lit Steiner, lui même s'adresse aux hommes qui voient une "décadence" dans une incarnation féminine pour leur dire qu'ils ont tort. Mais là encore on voit le stigmate de siècles entiers d'oppression du féminin et le préjugé absurde qui en découle.
J'ai déjà dit toutefois dans un autre article que toute forme de "sexisme" est en soi absurde car à l'intérieur de chacun des sexes, il y a des individualités plus ou moins évoluées. Pour chacun des sexes il s'agit non seulement de grandir et de mûrir, et donc d'atteindre la maturité spirituelle qui grosso modo conduit du plan animal au plan humain puis au plan divin. Ainsi, on a des mâles et des femelles, ou bien des hommes et des femmes. Selon le niveau d'évolution. Et même pour celui qui en est encore au plan animal, il faudra distinguer aussi l'enfant de l'adulte pour mieux discriminer.
Par contre, au plan divin, il y a clairement "une cause" à ce démon de la mysoginie et elle trouve sa source notamment dans l'histoire egyptienne si l'on comprend bien le mythe d'Isis qui se retrouve veuve et confrontée à Seth qui a tué son époux véritable. Tout homme misogyne est donc sous l'emprise inconsciente de Seth mais sera séducteur comme lui puisque la finalité est de s'accaparer la divinité en volant la femme de son frère. Tous les mythes nous parlant des frères ennemis décrivent le même problème universel d'une "décadence" faite de haine de la femme et animée par Seth capable de tuer son frère pour lui voler son épouse. A cet égard d'ailleurs, je voulais rappeler la raison du voile en terre musulmane. Ce n'est pas tant pour brimer la femme, que pour la mettre à l'abri des regards de convoitise afin de ne pas répéter ce même drame. On enlevait communément les belles femmes à leurs époux dans les temps anciens pour en faire des esclaves, rappelons-le.
Tant que l'homme n'est pas maître de ses pulsions, la femme est obligée d'être voilée, d'une façon ou d'une autre. La femme occidentale apprend à se débarasser d'un importun, mais le viol et autres tragédies persistent.
Il ressort de cette émission que tout de même, Freud ne serait pas le dernier des ânes car il aurait apporté une vision pan sexualiste de la psychologie. Mais ceux qui suivent cette ligne de pensée sans ouvrir un livre de Jung ignoreront de ce fait que ce dernier contestait cette vision pour évoquer une "énergétique psychique" de nature spirituelle et non sexuelle. S'identifier à cette vision pan sexualiste ramène l'homme a sa dimension animale qu'il a, certes, mais en lui fermant la porte de l'évolution. Ainsi, nous voyons dorénavant communément des hommes dire : nous sommes des animaux et s'arrêter à cela, sans chercher plus loin. Oui, l'homme accepte avec ces thèses, de végéter au plan animal et de s'y identifier.
Il y a encore beaucoup à faire pour rappeler la nature foncièrement "spirituelle" du désir car une fois passé les orgasmes à répétition et s'être fait l'écho de Mallarmé déplorant que "la chair est triste hélas et j'ai lu tous les livres", il y a bien une nouvelle aventure à mener et elle est de nature spirituelle et transcendante. La réincarnation ne fait qu'affiner "le désir de vivre" en élevant notre niveau de satisfaction existentielle pour le mener toujours plus haut dans l'évolution. Voilà pourquoi, la Lune Noire dans le thème est tout à la fois liée à l'érotisme et à l'éveil spirituel.
Quoi qu'il en soit, pour finir sur la question des sexes, je rappelle que l'âme expérimente les différentes polarités masculine ou féminine dans ses incarnations selon ses besoins de croissance et d'évolution. Voilà pourquoi certaines femmes auraient des leçons de virilité à donner aux hommes. Tout simplement parce qu'elles ont elles même expérimenté de nombreuses vies d'homme. Et dans une perspective historique, je voudrai rappeler l'influence de Lao Tseu sur ma propre pensée et notamment celle-ci qui résonne du fond des âges : "Peux tu ouvrir les célestes battant en jouant le rôle féminin ?" Si l'on conçoit la réincarnation, beaucoup d'homme cherchant à se libérer devraient écouter Lao Tseu qui d'ailleurs dit un peu comme les adeptes d'Aphrodite des temps anciens qui s'émasculaient pour devenir "femme" dans une perspective spirituelle. Lao Tseu dit clairement qu'il préfère le "féminin" et celui qui a des oreilles entendra toute la foncière vérité spirituelle qui est derrière cela. Castaneda lui, affirme que "l'univers est majoritairement féminin".
Un être authentiquement évolué spirituellement ne peut en aucun cas mépriser une supposée "faiblesse" féminine car ce point de vue n'est fondée que sur la force musculaire où l'homme pouvait se prévaloir d'une "supériorité" dans un monde de guerre, de lutte et de danger. Mais à présent que nous évoluons dans un monde plus pacifique nous voyons que cette supériorité musculaire n'est rien face à la force morale des femmes et la finesse de leur intelligence intuitive (pour les plus évoluées).
Il faudra donc que l'homme actuel se rende compte qu'on lui a tout simplement menti sur une supposée supériorité de son sexe. Cela fait partie des faux enseignements et "du grand mensonge", mais bien sûr, seul celui qui a des oreilles peut entendre. Les femmes de notre époque déplorent "qu'il n'y a plus d'hommes", mais il n'y en avait pas plus auparavant dans la mesure où bien souvent ils finissaient "morts à la guerre"... L'homme de notre époque continue de mourir plus jeune que la femme comme si c'était devenu une programmation génétique pour l'homme de "mourir à la guerre". Mais ce seront des "guerres intestines" qui le porteront à la drogue, à l'alcool, toutes tendances auto-destructrices exprimant des conflits intérieurs non résolus dans une optique de croissance. Et bien sûr, certaines femmes continuent de "mimer" les hommes, elles aussi comme "génétiquement programmées".
Quoi qu'il en soit la solution de ces conflits n'est certainement pas dans les "théories du genre" et autre unisexisme. Elle est certainement davantage dans une "déprogrammation" des héritages et des acquis et dans l'avènement d'une conscience spirituelle à vision karmique et réincarnationniste. On choquera sans doute certains hommes en leur rappelant qu'ils ont pu être femme mais les guérira-t'on du machisme en les délivrant du démon de la misogynie et de l'emprise de Seth ? L'homme actuel semble jaloux des prérogatives du sexe féminin et voudrait se les arroger. On assiste donc bel et bien à une "féminisation" de ces hommes. Tandis qu'ils devraient devenir des hommes afin de s'unir à une femme selon l'ordre des choses. Cela pour "s'accomplir" dans la polarité choisie pour cette incarnation.
Il est devenu plus difficile pour un homme de s'accomplir face à la femme car elle est dorénavant indépendante financièrement tandis qu'auparavant l'homme pouvait se croire "homme" du simple fait que la société faisait pression sur lui pour l'être. On obligeait un homme à épouser une femme qu'il avait mise enceinte par exemple. C'était le père de la femme qui obligeait le gendre. Tandis qu'à présent, il peut fuir et la femme pourra se débrouiller matériellement sans lui. Et nous ne voyons donc plus que des hommes "fuyant" leur responsabilité et ratant donc l'occasion de s'accomplir en tant qu'homme. Cela, en assumant ses actes, tout simplement. Car qu'il y ait amour ou non entre les sexes, faire un enfant est un acte grave qui appelle à y répondre avec le sens des responsabilités qui fait d'un homme un homme véritable, et non un enfant de plus pour la femme.
Bref, la question n'est pas simple, mais éclairer la question des sexes à la lueur du karma et de la spiritualité est indispensable lorsque l'on constate les égarements de la société à ce sujet. Il y a là clairement un karma mondial qui a un écho sur l'écologie si l'on sait que l'âme féminine est intimement liée à l'âme du monde. Or, on ne traite pas mieux la nature que l'on ne traite la femme. La femme elle-même SE maltraite tant ceci concerne l'ensemble de la société patriarcale où les femmes ont oublié jusqu'à leur féminité "refoulée". "Laisse moi être femme", chantait une chanteuse dont le nom m'échappe. Et oui ! Il est difficile d'être "une vraie femme" dans ce monde hyperviril de compétition à outrance où il ne s'agit que d'écraser son prochain pour "gagner". Ce qui n'a rien de "féminin" mais se retrouve aussi bien chez les hommes que chez les femmes comme "tendance" de notre époque.
Mais une femme ne peut pas "être femme" si l'homme n'est pas "homme", c'est à dire protecteur plutôt que stupidement dominateur. Elle a besoin de se sentir sécurisée par un homme véritable pour laisser s'épanouir sa féminité en toute sécurité. Or, la société est devenue si conflictuelle que tout un chacun, plutôt que s'harmoniser, passe le plus clair de son temps à se défendre de ce qui l'agresse.
Et quels sont ces hommes qui n'ont plus d'instinct protecteur au prétexte que la femme est libre ? Devrait-il nécessairement "la posséder" pour faire montre de quelque virilité ? Un homme véritable se comporte avant toute chose en galant homme et sait faire honneur à la femme en magnifiant sa féminité. Cette courtoisie minimum rendrait notre société plus jolie et agréable à vivre.
Oui, il est devenu difficile de "rester femme", ne nous étonnons donc pas si certaines femmes deviennent à leur tour de vrais "macho" retournant à l'encontre des hommes tout ce qu'elles ont subi. Parce qu'une femme a aussi "de l'homme" en elle, mais pour s'accomplir dans son incarnation, elle doit "rester femme", ce qui est difficile. Elle ne le pourra qu'à la seule condition que l'homme soit vraiment un homme. Il n'y a aucune autre solution.
Mais si l'on prend des imbéciles tels que Freud pour "de grands hommes" dont il faut s'inspirer, on ne prendra pas le chemin de l'évolution. Et l'on a le droit de jeter un livre à la moindre ânerie que l'on y trouve car alors on saura que si l'on y trouve quelque chose d'intelligent, cela ne viendra pas de l'auteur mais d'un autre qu'il copie. Les qualités vont toute ensemble, l'intelligence ne peut cotoyer "naturellement" la bêtise en un individu. Ce type d'auteur ne fait qu'essayer d'être intelligent en copiant d'autres auteurs et en y ajoutant ses idées. Or, une véritable "intelligence" pense par elle-même ! Une pensée peut ne pas être "aboutie" et contenir quelques lacunes faute de profondeur dans la réflexion qui n'est pas allé assez loin. Mais jamais on ne trouvera une affirmation stupide contraire à toute intelligence ! Dire que la femme "envie le penis de l'homme" est une ânerie sans nom et la jeune femme dans l'émission qui prétend qu'il a écouté les femmes ne songe même pas une seconde qu'il faut n'avoir jamais écouté une femme de sa vie pour affirmer de telles sottises ! Ou alors il ne fait que rapporter sincèrement là que le secret d'alcôve que lui aurait confié quelque maîtresse, mais alors s'il avait été intelligent, il aurait laissé cela au rayon "fantasme" comme il se doit. On ne construit pas une "pensée" sur du fantasme... Bon mais enfin puisqu'il est entendu par certains qu'il était mythomane, n'insistons pas.
Il faut dire que notre époque où "l'esprit de vérité" règne comme un grand souffle dépoussiérant les mythes fallacieux ne fait pas de cadeau aux figures de l'histoire ! Et c'est tant mieux si cela permet de rétablir une pensée plus "juste".
© Laurence LARZUL - 6 avril 2014
J'aurais tendance à accréditer Freud considérant la femme comme "un sous homme" lorsque je vois ces femmes psychanalystes freudiennes répéter et croire ses mots sans tiquer. A l'heure de la mode Transgenre, je leur conseillerai même l'opération ...
Pour une vraie femme telle que moi, désolée, mais je n'ai jamais pu avaler une telle stupide assertion.
Ce n'est que très récemment que, moi "esprit libre", j'ai compris que certains se soucient davantage de savoir "ce qu'il faut dire" qu'ils ne pensent pour émettre des idées personnelles. Ceci explique donc cela.
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